Berechith selon la kaballah
Berechith selon la kaballah
Berechith
Au commencement ….
La paracha Béréchite contient, principalement trois récits. Le premier, la création du monde, le second récit concerne la spiritualité de l’homme et enfin le dernier point, les rapports de l’homme avec autrui,
Béréchite, la création du monde, comment et pourquoi le monde fut créé.
À travers le conflit opposant Caïn à son frère Abel, la Torah nous parle, en fait, du devenir de l’humanité. À quelles conditions pourrons-nous constituer une humanité, véritable prolongement d’Adam ? Par Chem, troisième fils d’Adam, qui ne se place pas dans un rapport de dualité avec l’autre.
Quant à la spiritualité de l’homme, à sa capacité à affronter le mal, la problématique est abordée au travers du récit mettant en scène trois personnages, Adam, Hava, le serpent mais aussi un élément primordial par lequel tout commence et prend fin, à savoir l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal.
De la même mesure où à l’origine Adam et Hava ne forment qu’une seule identité unique, masculin et féminin Il le créa à la fois, l’identité personnalisé par le serpent est contenu dans l’Arbre de la Connaissance. En effet, au commencement, il y a l’unicité et unité et par la suite il va y avoir pluralité dans l’expression d’un élément unique, autrement dit un tout composé d’une multitude d’éléments.
Le serpent est contenu dans l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Quel Mal ? De celui qui a un goût succulent, dont l’aspect est beau et, lorsque l’homme faute il jouit d’un plaisir lié au fruit défendu, plaisir n’apportant qu’amertume et éloignement de ce qui est bien.
Selon un principe de la Torah, la similitude de situations n’est jamais fortuite. Il s’agit du même enseignement délivré d’une autre manière. Les différences existantes entre des situations semblables sont, quant à elles, porteuses d’un nouvel enseignement. Cela ressemble à un arbre dont chaque branche, bien que différente d’une autre branche, donnera un fruit de même nature que toutes les autres branches.
Dans cet ordre d’idée, nous allons comparer trois situations porteuses d’un même message : comment se mesurer au Mal? Dans chacune des situations évoquées, nous trouvons le même nombre de protagonistes. Ces trois situations sont, la faute d’Adam, le don de la Torah et enfin Pourim.
La faute d’Adam, nous avons Adam, Hava, le Serpent et l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal.
Le don de la Thora, Moshé, Aaron, le Erev Rav et le bâton de Moshé et d’Aaron.
Pourim, il y a Ester, Mordehaï, Aman et l’arbre auquel Aman fut pendu.
L’origine de la faute d’Adam est la volonté du Serpent d’être le partenaire de Hava, à la place d’Adam, comme l’explique Rachi à propos du verset’’ Et le serpent était rusé’’. Quel rapport avec ce qui précède ? On aurait dû tout de suite nous dire : « Il fit pour l’homme et pour sa femme des tuniques de peau. Il les en vêtit » (infra 3, 21) ! Mais cela t’apprend par quelle manigance le serpent s’est attaqué à eux. Il les a vus nus et en train d’avoir des rapports à la vue de tout, et il a eu envie d’elle (Béréchite Rabba 18, 6).
. D.ieu créa l’homme sous une forme première “masculin/féminin” puis les sépara. C’est justement au moment de cette séparation que la “femme” va, sous l’influence du serpent, faire pénétrer la mort dans le monde, en mangeant du fruit de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Il y a donc ici des éléments, que nous décrirons comme étant de base : le masculin, le féminin, le serpent représentant le mal, mais également l’arbre.
La seconde situation concerne le don de la Torah.
Lorsque Moché Rabbénou demande à D.ieu d’après quel signe il pourra prouver au peuple d’Israël qu’il est le libérateur. D.ieu lui dit : qu’as-tu dans la main ? Et Moché de répondre : un bâton (l’arbre). En quoi un simple bâton peut-il prouver quoique ce soit. D.ieu ordonne à Moché de jeter ce bâton à terre, lequel se transforme en serpent. En quoi le fait de transformer un bâton en serpent est un signe ? Pourquoi spécialement en serpent ?
Ce bâton qui se transforme en serpent fait référence à l’Arbre de la Connaissance et au serpent originel. Moché n’a peur que de ce serpent-là et pas des autres, du fait il s’agit du serpent originel. Il a besoin de la promesse de D.ieu qu’il pourra le maîtriser, il le saisit par la queue, car il est le mal, la queue représentant la partie basse, la partie obscure.
Lors du don de la Torah se retrouvent ces mêmes éléments. L’élément masculin : Moché Rabénou parce que se trouvant dans l’axe de droite de la sfira qu’il incarne dans le monde. Aaron est le côté féminin puisqu’il se situe dans l’axe de gauche. Moché dans le ‘hessed donc masculin, Aaron dans le côté gauche donc féminin, la gvoura. Le troisième élément est le Erev Rav cette assemblée de peuples que Moché Rabénou a adopté, “son peuple” comme le verset le dit : « Alors l’Éternel dit à Moïse: Va, descends! car on a perverti ton peuple que tu as tiré du pays d’Égypte ! (Chemote,32-1) ‘‘Le dernier élément est le bâton de Moché et d’Aaron, qui tantôt se transforme en serpent et tantôt fleurit au moment où D.ieu confirme au peuple que la prêtrise est donnée à Aaron.
A l’image d’ Adam qui fut créé Masculin/feminin, puis séparé, Moché et Aharon ont les mêmes fonctions, ils symbolisent la jambe droite et la jambe gauche dans la kabbalah, donc inséparable, tel Adam et ‘Hava soudés l’un à l’autre et ne formant qu’un seul être masculin et feminin. Moché au départ, avant sa nomination comme libérateur du peuple d’Israël était Cohen’ et Aharon Levy, comme en témoigne le verset “Le courroux de l’Éternel s’alluma contre Moïse et il dit: « Eh bien! c’est Aaron ton frère, le Lévy, que je désigne! Oui, c’est lui qui parlera! Déjà même il s’avance à ta rencontre et à ta vue il se réjouira dans son cœur”. Les choses sont fixées, Moche devient Levy et Aaron, Cohen .Là, il y a fusion, il y a partage et inversion. Le Cohen est dans le ‘hessed du côté droit et pourtant Aharon est dans la sefira de Hod , dans l’axe de gauche, et Moché est dans la gvoura comme tout Lévy mais il se tient dans l’axe de droite dans la sefira de netsah.
Le féminin : Aaron Hacohen. Le masculin : Moché Rabénou. Le côté du mal : l’Erev Rav qui suppliera Aaron pour qu’il leur fabrique ‘’ un D.ieu qui marche à notre tête puisque celui-ci Moïse…. nous ne savons pas ce qu’il est devenu ‘’. Et l’arbre est le bâton de Moché et d’Aaron, au point que ce bâton se transformera …. en serpent, celui-là même qui fleurira lors de la joute verbale contre Moché Rabénou, ce bâton doit lui aussi subir une réparation, A ce propos :Rabbi Levy dit ’’ce même bâton (de Moché Rabénou) a été créé aux derniers instants, il fut donné à Adam dans le Gan Éden, Adam le transmit à Hanokh, Hanokh le donna à Noé, Noé à Chem, Chem le transmit à Avraham, Avraham à Its’hak, Its’hak à Yaacov. Et Yaacov le prit avec lui en Égypte et le transmit à Yossef, son fils. Lorsque Yossef mourut et que sa maison fut vandalisée, le dit bâton fut placé dans le palais du Pharaon, et là- bas Yitro qui était un des conseillers de Pharaon, vit le bâton et les signes qui y étaient inscrits, en conséquence il le désira en son coeur, il le prit et le planta dans le jardin de sa demeure mais aucun homme ne pouvait l’approcher.Lorsque Moche vint dans la maison de Yitro, il entra dans le jardin de son beau-père y vit le baton, il lut les signes qui y étaient inscrits, il tendit alors sa main et le prit. Yitro assistant à la scène ,dit: “cet homme va libérer le peuple d’Israël d’Egypte”, c’est pourquoi il lui donna Tsipora pour épouse, Comme il est écrit: “Moïse consentit à demeurer avec cet homme, (qui lui donna en mariage Tsipora, sa fille)
Troisième situation. Un événement de taille va se produire dans notre histoire. En apparence presque profane, c’est-à-dire ne portant pas un message spirituel explicite, cet événement possède une puissance particulière, hors-norme. Lors de cet événement qu’est Pourim, toutes les erreurs commises, les chutes, furent réparées, dans leur source, dans les moindres détails.
Dans Pourim, l’élément féminin, Esther est dans le caché alors que Mordehaï est dans le dévoilé. Le mal est désigné de façon formelle par Esther ‘’ Aman est ce mal-là ! ‘’. C’est à dire le mal originel, le serpent originel et l’arbre sur lequel il est pendu est appelé l’arbre comme s’il n’y en avait qu’un seul. Cet arbre, qui était l’Arbre de la Connaisance du Bien et du Mal, devient donc … l’Arbre de la Vie, c’est pourquoi le jour de Lag Baomer tombe toujours le même jour que le jour de Pourim, comme l’écrit l’Admour Hazaken dans son sidour “Torah or”, puisque la force de Rabbi Chimon Bar Yo’haï c’est d’avoir réussi à transformer la mort en vie, l’Arbre de la Connaissance en Arbre de vie. Par son action, Esther vient “régler les comptes” du serpent en quelque sorte.
Il faut souligner que Haman est appelé “mal” dans les mots même de la meguila et que Mordehaï est dans sa génération comme Moché l’était dans la sienne, dixit les paroles des sages, de fait Moché ayant pour nom Tov (bon) Mordehaï aussi est le bien. Donc bien et mal disparaissent par le travail de Pourim puisque l’homme boit jusqu’à ne plus pouvoir distinguer entre « béni soit Mordehaï et maudit soit haman ».
Trois époques pivots au plan de la vie éternelle :
1/ La création du monde, de l’homme.
Du fait de la faute d’Adam, quatre éléments nécessitent d’être réparés, ce sont : l’homme, la femme , l’Arbre, le serpent. Cette réparation ne peut être effectuée que par l’élément féminin.
Les sages de la Kabale dénomment l’Homme comme “l’axe” en opposition au serpent définit lui dans “le rond”.
2/ Le don de la torah, avec la possibilité de recouvrer la capacité de la vie éternelle.
Il y a chute du fait de la faute du veau d’or, dans le rond, puisque veau en hébreu se dit éguel – or l’étymologie de ce mot est igoul , qui signifie rond, l
3/ La troisième époque est à venir, prochainement de nos jours: c’est la guéoula.
La délivrance ramènera la vie éternelle, la paix et la recherche de la connaissance du Créateur, puisque la fin est reliée au début, et le début à la fin. De fait, nous vivons une période troublée par les effets d’un être dans le rond. Le virus, Corona, est appelé couronne, comme le serpent, lui-même défini dans la massekhet Sotah comme le roi des animaux, avant sa faute. Le serpent pouvait adopter différents aspects dans le but de semer la mort et la désolation, c’est là sa signature.
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L’illusion du Mal
Quelle est cette “guerre” que l’humanité vit aujourd’hui ? Quelle est la signification de l’épidémie du Covid-19, au-delà de la dimension économique, sociale ? Le confinement a engendré un sentiment profond de solitude et d’une nouvelle forme de dépression.
Chacun de nous a vécu cette réalité d’être coupé d’autrui et de la société mais était-ce une solitude réelle ? Étions-nous vraiment seuls ? Parle-t-on de solitude ou de notre incapacité à réaliser la présence de D.ieu à nos côtés ? Dans son essence, D.ieu est omniprésent et omnipotent conformément au verset “לְעוֹלָם יְ »הוָ »ה דְּבָרְךָ נִצָּב בַּשָּׁמָיִם” à tout moment Eternel ta parole se tient dans le ciel, l’explication donnée par le Baal chem Tov est :“Toujours (à chaque instant) Éternel ta parole se tient dans le ciel” pour le créer de nouveau, car même si un instant, qu’à D.ieu ne plaise cette parole créatrice cessait, les mondes retournerait au néant originelle .
Bien que rien ne puisse être vide de Sa présence, du fait qu’Il soit omniprésent, nous éprouvons le sentiment réel de solitude, ou plus exactement nous ressentons Son absence. Dichotomie entre le savoir et le ressenti. L’humanité entière est sous l’emprise d’un phénomène, engendrant des morts par millions, revêtant l’aspect d’une épidémie, c’est à dire incontrôlable, difficilement enrayable. Ce phénomène ayant toutes les caractéristiques de l’expression du Mal, engendre chez nous le sentiment de l’absence de D.ieu. Ce qui revient à dire que le Mal possèderait une existence propre.
Voilà que ce phénomène étrange est dû à une prise du pouvoir passagère par les forces du mal, qui n’ont en elles-mêmes aucune existence propre, n’ont aucun pouvoir, et qui, malgré tout, parviennent à provoquer l’irréparable (quasi irréparable).
Selon le roi Salomon, il n’y a aucune chose nouvelle sous le soleil, en d’autres termes, le principe de toute chose est contenu dans la parachat Béréchite.
Selon l’enseignement de la Kabbala, [les forces du mal sont appelées forces obscures mais aussi “l’autre côté”, c’est-à-dire les forces du dos.] Ces forces “du dos” représentent l’extérieur de la lumière, son intériorité étant la partie profonde appelée “de face”. Ces forces ont la particularité de de n’avoir de prise que sur “l’extériorité” de la lumière, c’est-à-dire au caractère transcendant de celle-ci. Les forces du mal, du dos, ne peuvent s’attaquer à l’intériorité de la lumière, à son côté immanent. Selon nos sages, la partie extérieure, transcendantale de toute chose est symbolisée par le concept de féminin, et son opposé, c’est-à-dire le côté immanent est rattaché au concept de masculin.
Dans la période qui sépare Roch Hachana de Yom kippour, nous procédons, dans nos prières, à la “nessira”, soit la séparation lente, progressive entre Adam et ‘Hava. Le côté “homme” correspond à l’aspect masculin, et le côté femme au nefesh habaamith (ame animale). Attention, nous ne voulons aucunement dire que la femme a pour essence l’animalité. Ce que nous voulons dire est que lorsque les noms divins de מ”ה et de ב”ן correspondant respectivement aux aspects homme et animal contenus dans Adam, sont séparés, cela donne au serpent l’opportunité de pouvoir atteindre Adam par le biais de son côté féminin, celui qui lui ressemble, car d’un règne à l’autre il y a toujours un point commun, un point d’ancrage qui établit, telle une chaîne, un lien de l’un à l’autre, du minéral au végétal, du végétal à l’animal, et enfin de l’animal à l’homme.
Le nom מ”ה (ma), a la même guématria que Adam (homme), soit 45 et qui fait référence à la notion de donner, c’est à dire à la mida de ‘hessed. Quant au nom ב”ן (ben) il a la même guématria que le mot bête/animal, soit 52, symbolise l’aptitude à recevoir, est relié à la mida de Guevoura, laquelle est rattachée à l’aspect féminin. Précisons, si besoin est, que nous ne disons pas que la femme est symbole de la partie animale de l’homme, de ses instincts les plus primitifs. Ce que nous disons est que le recevoir, le côté animal de chaque être humain représente le côté feminin, à comprendre comme l’opposé du masculin, l’autre composante de l’identité d’Adam, créé homme et femme à la fois, c’est à dire avec la capacité de donner et de recevoir, avec le potentiel de spiritualité et d’animalité.
Le verset 26 chap 1 de Berechit énonce : D.ieu dit: « Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail; enfin sur toute la terre, et sur tous les êtres qui s’y meuvent. » De là nous comprenons que l’Homme a pour vocation de régner sur les animaux, et nos sages d’expliquer que ce verset ne parle pas que de domination de l’homme sur le reste de la création, mais de la capacité de l’homme à surmonter, dominer, donner une direction constructive, à ses instincts contenus dans son côté animal.
L’objectif du mal est de porter atteinte à l’harmonie du monde en y introduisant la douleur, la désolation. Son mode de fonctionnement est décrit dans la paracha Béréchit. Comme nous l’avons expliqué, le Mal ne peut s’attaquer, agir que sur l’extériorité de l’univers, celui appelé “animal”, du fait que le côté immanent de l’univers, appelé “homme”, son intériorité est à l’image de D.ieu, “Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance”.
La motivation première du serpent est de vouloir être le partenaire de ‘Hava, c’est-à-dire prendre la place d’Adam et porter ainsi atteinte à l’harmonie de l’univers. Pour réaliser son objectif, il ne peut s’attaquer directement à Adam, qui représente l’intériorité de la création, son côté immanent. Le serpent, le mal, ne possède aucune force propre, autonome. Pour réaliser son objectif, il ne peut que s‘attaquer au côté extérieur, symbolisé par le principe féminin. En prenant l’initiative du dialogue avec ‘Hava, il n’a d’autre but que de la faire chuter. Par la parole D.ieu créa le monde, par ce même moyen le serpent fera chuter la création. En effet, pour convaincre ‘Hava que rien ne peut lui arriver en mangeant du fruit de la connaissance, le serpent aurait très bien pu lui donner l’exemple et manger du fruit de l’Arbre, puisque l’interdiction ne pesait que sur Adam et ‘Hava. Mais comme le serpent ne possède aucune force propre, il a besoin de l’action de l’homme, et plus précisément de la main de la femme de l’homme, la main “gauche”, pour réaliser son objectif.
L’acte, est donc le fait de ‘Hava, le côté féminin de l’homme puisque: זָכָר וּנְקֵבָה בָּרָא אֹתָם : “Ils sont créés respectivement tous deux masculin/feminin” (ou male/femelle). ‘Hava ,le féminin est seule contre les forces du mal, en l’occurrence le serpent, parce que séparée du côté masculin pour un court instant, le côté “du dos” ou côté animal, donc ressemblant au serpent, elle dans son essence spirituelle, lui dans son état premier.
Deux milles ans plus tard, le Mal procédera de la même façon pour faire chuter une nouvelle fois l’humanité et ce, à l’occasion du don de la Torah. Lors de cet évènement, nous sommes en présence de trois antagonistes, Moché Rabbénou, Aharon Hacohen et le peuple.
Moché Rabbénou et Aharon Hacohen sont respectivement le dévoilement sur terre des séphiroths de Netsah et Hod, appelées les deux jambes, l’une du côté droit et l’autre du côté gauche. Aaron, se trouvant dans l’axe de gauche, est par définition féminin. Cet axe est celui de la Binah et de la Gvoura, deux fonctions “féminines”. Nos sages nous enseignent que :בינה יתרה ניתנה באישה יותר מבאיש (masechet Nida 45,2) “la Binah, capacité de développer un concept intellectuel au point de prendre un point précis et d’en établir une théorie est le propre de la femme, Quant à l’homme, le principe masculin, il reçut plus de ‘Hokhma, que l’on assimile a ce fameux éclair dans la nuit, permettant de comprendre la globalité. Il est évident que le principe masculin n’est pas dépourvu de Binah, tout comme le principe féminin de ‘Hokhma. Chaque principe possède ces deux éléments mais dans des proportions identiques. La Binah étant plus prépondérante chez la femme, comme la Ho’hma chez l’homme.
Du fait qu’Aaron soit la bouche de Moché, il symbolise le principe féminin et Moché le principe masculin, comme il est écrit “וְהָיָה הוּא יִהְיֶה לְּךָ לְפֶה וְאַתָּה תִּהְיֶה לּוֹ לֵא »לֹהִים”, D.ieu, s’adressant à Aaron, lui dira: “Tu seras la bouche de Moché et lui sera ton prophète”. Les sages nous enseignent que la bouche est appelée Malkhout – royauté – elle aussi féminine.
Moché et Aaron forment en quelque sorte un couple, ils apparaissent toujours ensemble, au point que Rachi relevant dans les versets que parfois il est écrit “Aaron et Moché” et parfois “Moché et Aaron” nous expliquera qu’ils sont équivalents.
Le verset “D.ieu se mit en colère contre Moché, et il dit voici Aaron ton frère le Levy je sais qu’il sera ton porte-parole, et le voici qu’il sort à ta rencontre et il t’a vu et s’est réjoui en son cœur”. Ce verset relatif à la “discussion” entre D.ieu et Moché Rabbénou, lequel refuse d’aller parler aux hébreux asservis en Égypte. Moché Rabbénou, par naissance est Cohen et suite à son refus de parler aux hébreux, deviendra Levy. De fait, Aaron qui était Lévy deviendra Cohen à la place de son frère. L’inversion de places et des fonctions entre les deux frères ne portent pas atteinte à leur essence.
Aaron se trouve, de par sa sefira,dans l’axe de gauche, axe lié au Lévy, celui de la gvoura, alors qu’il est Cohen donc homme de ‘hessed : masculin de fait. Il y a donc en apparence dissonance entre la fonction assumée et l’essence de l’individu. Le binôme Moché et Aaron fonctionne comme le couple Adam / ‘Hava, c’est-à-dire être dans la complémentarité Moché Rabbénou est dans l’axe de droite donc dans le ‘hessed, masculin, comme le démontre la sfira à laquelle il est rattaché. Bien que maintenant il devient Levy, il n’y a pas de modification au niveau de sa place dans l’arbre des sefirots.
Selon le même mode opérationnel décrit dans la parachat Béréchite, les forces du Mal vont s’attaquer au principe féminin du couple Moché-Aaron, c’est-à-dire à Aaron. Même nombre de protagonistes, un couple et un tiers. Même schéma, le Mal, ici personnalisé par le peuple, dénommé Erev rav, ensemble de peuples convertis par Moché Rabbénou, s’attaque au couple par l’intermédiaire de son élément féminin. Même objectif, dans Béréchite, le serpent veut prendre la place d’Adam, ici le peuple constatant que Moché tarde à revenir au camp, impose à Aaron de leur fabriquer un dieu en remplacement de Moché. Même contexte: les éléments masculin et féminin sont séparés. La différence avec ce qui s’est passé dans la paracha Béréchite est que suite à la faute, Adam se cache et D.ieu pour entamer le dialogue, le cherche et lui dit “où es-tu”. Lors de l’épisode du veau d’or, D.ieu ne demande plus à l’élément masculin où il se trouve mais lui ordonne de rejoindre le camp afin de stopper l’action du Mal.
Le dialogue entre Moché et Aaron et le fait qu’Aaron ne soit pas puni de la fabrication du veau d’or nous enseignent que la pleine responsabilité de ce qui s’est passé incombe au peuple lequel n’est en fait que l’apparence nouvelle qu’a revêtu le Mal. .
Le troisième couple à s’être confronté au Mal est celui formé par Mordekhaï et Esther. Toujours trois protagonistes, un couple et un tiers symbolisant le Mal. Ici le contexte est différent, le couple de Mordekhaï et Esther est déjà séparé lorsque le Mal apparaît sous la forme du personnage de Haman, descendant d’Amalek. Seconde différence, Haman ne cherche pas à faire tomber le côté masculin par l’intermédiaire du féminin. Troisième différence, Esther, l’élément féminin, est cachée. Haman décide donc d’anéantir le peuple dans sa totalité.
Et enfin, différence fondamentale quant au dénouement de la situation, c’est l’élément féminin qui prend l’initiative de s’attaquer au Mal et le déracine. Grâce à l’action d’Esther, Haman est pendu à un arbre. Le symbole du Mal absolu qui avait fait chuter ‘Hava en la poussant à consommer de l’Arbre de la Connaissance, se trouve pendu à un arbre. Le début se retrouve dans la fin. Esther répare à la fois le serpent (les sages nommant Haman la vipère), et l’arbre de la connaissance (car il est écrit qu’on le pende à l’arbre, adjectif démonstratif, comme s’il n’existait qu’un seul arbre), mais également la faute d’Aaron lors du don de la torah, puisque les sages nous enseignent également que lors de la fête de Pourim le Peuple d’Israël a accompli ce qu’il avait reçu lors du don de la Torah. Pourim est donc une sorte de réparation absolue de la faute de l’arbre de la connaissance, du serpent et de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, mais également de la faute du veau d’or. D’où le fait que la fête de pourim ne disparaîtra pas même après la venue du machia’h.
Un début, ‘Hava est séparée d’Adam et devient ainsi la proie du serpent, qui n’a d’autre objectif que de remplacer Adam. Une suite, Moché monte au Sinaï pour recevoir la Thora, en son absence le Erev Rav veut remplacer Moché par le veau d’or, tout en gardant Aaron comme prêtre. A la différence d’Adam, Moché fait face au Mal pour stopper son action. Une fin, un couple Mordekhaï et Esther, ici c’est l’élément féminin qui ne se contente pas de s’opposer au Mal mais l’éradique à sa racine. Le Mal est pendu à L’Arbre de la Connaissance.
Notre obligation en tant que peuple d’Israël, appelé fiancée, donc le côté féminin, est de ne pas prêter main forte aux forces du mal et de ne pas douter, même si le doute et la frayeur nous habitent. Comme nous venons de l’expliquer, la fonction du Mal est de porter atteinte à l’équilibre originel. Le Mal ne possède aucune force propre pour agir. Il lui faut l’intermédiaire du côté féminin. À notre époque, le côté féminin est Israël et D.ieu, le côté masculin. Nous passons une sorte de test. Le souffle de D.ieu plane à la surface des abîmes. Le début rejoint la fin.
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Noa’h
La paracha de Noa’h tourne autour de trois éléments, à savoir, l’action de l’homme, l’eau et la colombe. À peine dix générations après la création d’Adam, de par leurs actions, les hommes remettent en question le projet divin, à tel point que D-ieu décide d’anéantir toute l’humanité à l’exception de Noa’h et de sa famille. L’eau sera la “punition”, au moyen de pluies torrentielles. Puis, intervient la colombe annonçant que la vie est redevenue possible sur la terre.
Le Talmud, Berakhot, chap. 8, définit et explique les rêves, pour ce qui est de la paix dans le couple ils sont trois, chacun d’eux annonce le degré de paix dans le foyer auquel l’homme pourra aspirer: un fleuve, une marmite – objet fabriqué par l’homme – et un oiseau. Ces relations possibles entre un homme et sa femme sont abordées, en filigrane, dans notre paracha, par le fait même que les trois éléments “eau, marmite et oiseau”, définis par le talmud comme symbolisant les relations homme/femme se trouvent réunis dans notre paracha et ceci ne peut être fortuit.
Le fleuve, l’eau représente une relation homme/femme centrée essentiellement sur la libido, les désirs sexuels, qui non contrôlés, sont pareils au bouillonnement d’un fleuve et débordent. L’homme en perdant toute maîtrise de ses pulsions finit par se perdre lui-même. C’est ce que nous voyons dans notre paracha, où homme et animaux adoptent une conduite sexuelle contre nature, leur propre nature, telle qu’elle fut définie par D-ieu. Il faudra le déversement des eaux du haut pour laver la terre de toute cette impureté. L’eau, unique élément de la création à avoir été séparé en deux, donnant les eaux du haut et celles du bas, leur ré-union ne peut se comprendre comme signe de malheur mais bien au contraire comme permettant de faire accéder la Terre à son premier degré, son état originel.
Nous avons là une indication pour comprendre pourquoi l’eau est l’élément essentiel de purification. En effet, on pourrait se demander pour quelle raison hommes et femmes juifs doivent se tremper dans un mikvé pour se purifier de certaines impuretés. Pourquoi l’eau? Puisque les cendres de la vache rousse offrent, elles aussi, cette possibilité de se purifier. L’une des explications est que, comme nous l’avons évoqué, les rapports homme/femme sont pareils à un fleuve, en se trempant dans l’eau du mikvé, lequel contient les eaux de pluie, celles du haut, et les eaux des fleuves, celles du bas, union de deux êtres symbolisant ces deux entités, tels qu’ils viennent au monde, le visage vers le haut pour la femme, et le visage vers le bas pour l’homme.
On veut enseigner à l’homme qu’il peut maîtriser totalement sa sexualité au point que celle-ci lui soit un élément de développement personnel, un épanouissement. En effet, s’immerger dans un mikvé revient à s’immerger dans un élément parfait tel qu’il était au moment de la création, bien avant d’avoir été séparé. Dans le cas où ceux sont les pulsions et les relations sexuelles qui dominent l’homme alors celui-ci sera anéanti, tout comme un fleuve qui déborde de son lit, anéantit tout sur son passage. Un fleuve que l’on ne peut plus contrôler, pareil aux pulsions sexuelles dont l’homme, en perdant le contrôle, finit par se perdre lui-même.
Quant au niveau symbolisé par la marmite, outil fabriqué par l’homme, qui dans notre paracha correspond à l’arche construite par Noah et abritant tout ce qui sera sauvé des eaux du déluge, il s’y produit un phénomène semblable, de par la présence des éléments féminins et masculins, alors que les rapports y sont interdits. Durant toute la durée de cet enfermement, les rapports sexuels sont interdits. Donc l’arche, univers clos, entourée d’eau, permet à l’homme et la femme d’expérimenter un rapport autre que sexuel, charnelle c’est à dire connaître l’amour “platonique” si l’on peut dire ou plutôt l’amour vrai qui ne dépend pas uniquement du rapport physique puisque ce dernier est momentanément interrompu comme dans les périodes de menstruation de la femme.
Les pulsions sont comme un feu qui dévore l’homme. Du fait qu’à l’intérieur de l’arche, les relations sexuelles sont interdites, nous sommes dans une situation qui ressemble à une “cuisson” c’est à dire que nous avons les trois éléments nécessaires à toute cuisson, à savoir: l’eau, le feu et la marmite. La question se pose de savoir quel plat est en élaboration? il s’agit d’une nouvelle humanité issue de toute les créatures qui ont montré, de par leur comportement, puisqu’ils n’ont pas dévié sur le plan sexuel, que tout peut recommencer à partir d’eux. Il est à noter une différence fondamentale introduite ici, celle d’être à la hauteur de la création voulue par D-ieu.
Enfin, le troisième degré est symbolisé par l’oiseau dont la caractéristique est de pouvoir se mouvoir aussi bien sur la terre que dans les airs. Noa’h envoie d’abord un corbeau, qui refuse de quitter l’arche, puis une colombe. La colombe revient avec une brindille d’olivier dans le bec annonçant ainsi à Noah que les eaux commencent à baisser et, donc, que tous peuvent sortir de l’arche .Sortir de l’arche signifie, aussi, accéder à un niveau supérieur de conscience. Ce niveau rapporté au couple est l’élément spirituel. Un couple sans spiritualité n’a que peu de choses essentielles à partager. En résumé la parachat Noa’h vient nous apprendre les trois niveaux de construction d’un couple à savoir, le spirituel, la communication et le physique. Dans l’inconscient collectif de l’humanité, la colombe avec une brindille d’olivier continue à symboliser la paix.
Le fleuve, la marmite et l’oiseau sont, selon le Talmud, trois symboles des relations existantes au sein d’un couple.
Le fleuve symbole de la sexualité, laquelle quand elle n’est que l’unique lien entre deux personnes est destructive. Il s‘agit là d’une relation intéressée, égoïstes n’ayant pour seul objectif que la satisfaction d’un besoin primaire, d’une très grande beauté au demeurant.
La marmite est un lieu fermé où le couple expérimentera une relation centrée sur l’autre, de face à face avec son partenaire et, non pas centrée sur son désir personnel, comme dans le cas de relations exclusivement sexuelles. Sortir de l’arche signifie introduire dans le couple l’élément spirituel. Un couple sans spiritualité n’a que peu de choses essentielles à partager.
L’oiseau symbole de l’élément émotionnel, de l’harmonie, de la confiance entre les conjoints. La colombe de Noah part d’un lieu sécurisant, l’arche, et y revient avec le message que la vie est de nouveau possible sur terre. Autrement dit, lorsque dans la relation conjugale l’attrait physique est maîtrisé, le dialogue spirituel instauré, dès lors le couple est fin prêt à affronter l’univers extérieur.
Malheureusement de nos jours toutes le couches de populations, toutes religions confondues, sont frappés de plein fouet par le divorce et l’adultère. En effet nombreux sont ceux, comme à l’époque de Noa’h, qui confondent couple et sexualité, union et intérêt personnel, amour et égoïsme. Aimer c’est donner au point d’être prêt à mourir pour l’autre. Nous sommes malheureusement très loin de cette situation pourtant si réelle et si proche de ce que la Torah a voulu pour nous.
Si à travers la parachat Noa’h, la Torah nous parle, en filigrane du couple et de ses trois niveaux de construction à savoir, le spirituel, l’émotionnel et le physique c’est que le sujet du couple est central dans la Torah. À tel point que le lien unissant D-ieu à Israël est comparé au rapport homme/femme .Dans cette relation D-ieu endosse le rôle masculin, c’est à dire de celui qui donne: “Machpia”, et Israël celui de la femme celle qui reçoit: Mekabel.
Comme nous l’avons déjà souligné, le couple juif au-delà du rapport purement physique fondamental mais nécessairement pur est un couple qui s’unit intellectuellement mais surtout spirituellement.
Selon son rêve, l’homme recevra le message du degré de paix qui régnera dans son couple. S’il rêve du fleuve, de la marmite ou de l’oiseau, il aura une paix froide, ou de niveau très correcte mais au-delà il atteindra une paix dans son couple qui n’as pas d’égal puisque naturelle et profonde.
Avraham symbolise l’eau, celui qui se trouve d’un côté du fleuve et toute l’humanité de l’autre : “Avraham hayivri”. Il incarne la qualité de ‘Hessed dans le monde, symbolisé par l’eau.
Its’hak, rattaché à la séphira de Gvoura: le feu. Héritier d’Abraham, il ajoute à son père une dimension supplémentaire. Yaacov, séphira de Tipheret, donne naissance au peuple juif dans son intégralité. Nous sommes les bnei Israël (les fils d’Israël = Yaacov) alors que d’autres nations et religions se proclament uniquement fils, descendants, d’Avraham ou de Its’hak
Dans le système des dix séphiroths, certaines d’entre elles sont symbolisées par des personnages bibliques, qui de par leur comportement, réalisent le dévoilement de cette séphira dans ce monde.
חסד le ‘hessed correspond à Avraham Avinou,
גבורה la gvoura à Its’hak Avinou,
תפארת le tiferet à Yaakov avinou,
נצח Netsa’h correspond à Moshé rabbénou,
הוד Hod à Aaron Hacohen,
יסוד Yesod à Yossef Hatsadik,
מלכות Mal’hout à David Hamele’h.
Normalement, la séphira de Yesod qui symbolise Yossef devrait apparaître avant celles de Moshé et Aaron. Et si elle est classée après c’est du fait que cette séphira n’est pas statique et peut se mouvoir vers le haut en fonction du comportement de l’être humain, c’est à dire permettre à l’homme d’atteindre des degrés élevés de spiritualités. En hébreu, Yesod signifie fondement, base d’un édifice, c’est ce qui explique que nous trouvons cette séphira juste avant celle de Mal’hout.
n.b. : אלה תולדות יעקב יוסף Voici les descendance de Yaakov: Yossef, il est donc virtuellement précédent à Moshé et Aaron.
L’ oiseau est symbole d’un couple réussi, car שמיים (les cieux) en hébreu signifiant selon Rachi, dans son explication sur la parachat Berechit, union du feu et de l’eau אש ומים Nous devons atteindre ce degré d’idéal conjugal au fruit d’un travail de tous les instants pour devenir un couple oiseau comme la colombe qui se confond avec son conjoint et dont la limite dans l’amour envers son conjoint est: les cieux et le firmament השמיים הם הגבול.
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Noah et Moché
Le sujet central, des trois premières parachiotes de la Torah, est un homme avec une problématique particulière. Adam, seule créature à avoir été créée à l’image et à la ressemblance de D.ieu, premier homme de l’humanité. Noah, l’unique de sa génération à mériter d’être sauvé du déluge et enfin Avraham, le premier à proclamer le nom de D.ieu, le’h le’ha chap 12V 8 “Il (Avraham) érigea un autel au Seigneur et proclama le nom de l’Eternel”.
Pour comprendre pour quelle raison la Torah met l’accent seulement sur ces trois personnages séparés l’un de l’autre par dix générations. Citons le verset: “Jacob demeura dans le pays des pérégrinations de son père, dans le pays de Canaan”. Rachi: Yaacov demeura – Après t’avoir énuméré sommairement les séjours de ‘Essav et de ses descendants – ni leur distinction ni leur importance ne justifiant un récit détaillé de leurs installations ni des guerres par lesquelles ils ont chassé les ‘Hori – le texte va s’arrêter longuement, et en en retraçant l’enchaînement des circonstances, sur les séjours de Yaacov et de ses descendants. L’importance qu’ils revêtent devant Hachem vaut que l’on s’y attarde. Nous avons déjà rencontré la même méthode de présentation à propos des dix générations qui ont séparé Adam de Noah: Untel engendra Untel … Mais arrivé à Noah, le récit se fait plus détaillé. Il en est de même pour les dix générations qui ont séparé Noah d’Avraham: on en abrège l’énumération. Arrivé à Avraham, on se remet à donner maints détails. On peut comparer la chose à une pierre précieuse qui serait tombée dans le sable. On fouille dans le sable, on le passe au tamis jusqu’à ce qu’on retrouve la perle. Une fois qu’elle a été trouvée, on jette le sable et on conserve la perle (Midrach tan‘houma Wayéchèv 1)
A ces trois premiers hommes ayant, par leur vie, réalisé un étape nouvelle dans l’histoire de l’humanité, nous pouvons faire correspondre trois hommes, qui eux ont joué un rôle essentiel dans l’histoire d’Israël. Il s’agit de Yossef Hatsadik, Moché Rabbénou et David Hamelekh.
Yossef, du fait que de la tribu de Yossef sortira Machiah Ben Yossef, Moché Rabbénou, par qui la Torah nous fut donnée et enfin David premier roi d’Israël, vivant éternellement comme le dit le verset “David roi d’Israël vivant à jamais”, de lui viendra Machia’h Ben David.
Selon le principe que la fin est liée au début, nous pouvons donc établir un lien entre les trois premiers hommes de l’humanité, Adam, Noah et Avraham et les trois hommes ayant réalisé par leur vie la réalisation du projet divin.
A Adam Harishon, premier homme, correspond David Hamelekh, le dernier homme puisqu’il est le Machia’h, clôturant l’histoire de l’humanité toute entière en la libérant. Machia’h répare ce que le premier avait détruit, ramenant la vie éternelle et dévoilant que le monde dans lequel nous vivons est lui-même le Gan Eden sur terre, puisque le loup paîtra avec l’agneau. Le lieu n’a jamais disparu, en réalité c’est l’homme qui a changé, sa pureté, et son regard sur le monde. (David hamelekh vivra 70 ans, années qu’il recevra d’Adam, qui a son tour vivra 930 au lieu des 1000 ans qui lui furent impartis, comme en témoigne le verset: “930 ans qu’il a vécu » [concrètement], en parlant de Adam).
Avraham est le premier des bergers qui représente une sefira. Yossef est le dernier, à l’exception de la royauté, la Mal’hout, qui se différencie des autres séfirotes dans son essence. Avraham est le ‘hessed dans le monde, Yossef est le yessod (‘hessed, gvoura, tiferet, netsa’h, hod, yessod). Par ailleurs Avraham est le premier qui fit la brith mila, et l’âge à laquelle il la fit n’est pas anodin. Les sefirot sont au nombre de dix, la sefira de Yessod, celle de Yossef, est la neuvième et, de fait Avraham fit la brith mila à 99 ans se référant ainsi à Yossef Hatsadik, lequel est nommé Yessod cheba yessod, le fondement des fondements, donc le neuf dans le neuf, soit l’âge d’Avraham lors de la brith.
Lors de la brith mila, la formule mentionnée au cours de la cérémonie est “pour le faire entrer dans l’alliance d’Avraham Avinou”, la logique aurait été de dire dans l’alliance de Yossef hatsadik, puisqu’il est le symbole même de la brith mila, et on peut même dire il est la brith mila. Pourtant les sages ont choisi de citer Avraham, premier juif qui fit la brith mila.
Le parallèle entre Noah et Moché repose sur la présence d’éléments communs dans leur vie. Noah construit l’arche sur une durée de 120 ans, qui correspond au nombre d’années de la vie de Moché. En effet, parmi les bergers d’Israël qui sont Avraham, Its’hak, Yaacov, Yossef, Moche, Aaron, et David, seul Moché a eu une durée de vie d’exactement cent vingt ans. La ressemblance n’est pas fortuite, les sages, à ce sujet, souligne une allusion au sein du verset suivant : בְּשַׁגַּם הוּא בָשָׂר וְהָיוּ יָמָיו מֵאָה וְעֶשְׂרִים שָׁנָה,’’ car il est de chair et de sang, et les jours de sa vie sont de cent vingt ans’’, expliquant que le mot בשגם – car lui aussi – a une valeur numérique de 345 comme le mot Moché משה, et de là on apprend que sa vie sera de 120 ans. Selon le Ari Zal, dans son livre Chaar Ha Psoukim: “Sache que Noa’h était Moché, et il n’a pas voulu prier pour ses coreligionnaires, comme cela est écrit (Yeshayahou 54 9) car les eaux de Noa’h sont miennes etc’. Car il fut la cause du déluge, et c’est pourquoi elles furent (les eaux) appelées par son nom : les eaux de Noa’h מי נח. Néanmoins, bien qu’il n’ai pas prié pour eux, ils reçurent un sursis de 120 années, dans l’espoir qu’ils fassent techouva, comme le nombre des années de vie de Moché Rabbénou Et c’est ce qui est écrit dans le verset « car il est de chair » le mot בשגם (car) ayant la même valeur numérique que Moché: משה, et ses jours furent de 120 ans, « ובשגם :car » c’est Hevel, et c’est Moché, comme cela est connu (Moche étant la réincarnation de Hevel).”
Second élément : l’eau. Au temps de Noah, il y eut le déluge. La fille du Pharaon sort Moché de l’eau. Noah est enfermé dans une arche, il se protège des eaux du déluge. Moché est placé dans un berceau posé à la surface de l’eau. L’un ne peut affronter les eaux du déluge, l’autre est sur l’eau, il n’a rien à craindre du Nil vénéré par les Égyptiens. L’un est coupé du monde, l’autre apporte au monde la Torah. Dernière référence au lien entre Noah et Moché. Moché monte, pour mourir, sur le mont Névo dont la valeur numérique est de 58, comme celle du nom Noah. Le Ari Hakadosh va jusqu’à dire que Moché c’est Noah !
Moché Rabbénou est appelé ainsi parce qu’il fut sorti de l’eau, donc son nom est le témoignage de son existence et de son devenir. En effet ,il ne rentrera pas en Israël à cause de l’eau, “Et Moïse leva la main, et il frappa le rocher de son bâton par deux fois; il en sortit de l’eau en abondance, et la communauté et ses bêtes en burent.” “Mais l’Éternel dit à Moïse et à Aaron: « Puisque vous n’avez pas assez cru en Moi pour me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, aussi ne conduirez-vous point ce peuple dans le pays que je leur ai donné. »
Les derniers mots de Moché Rabbénou dans la paracha de vayelekh, sont « je ne peux plus sortir et venir », ce qui est un illogisme puisque pour sortir d’un lieu il faut nécessairement y être donc le sortir est la seconde action. Moche,à sa naissance, est appelé “celui qui est sorti de l’eau (par l’eau, pour l’eau)” et c’est là toute sa vie.
Si la Torah a choisi de nommer une paracha au nom d’un homme, spécialement Noah et non Adam ou Avraham c’est parce que cet homme-là devait sauver l’humanité, chose que l’on ne demanda pas de Adam ou de Avraham .
L’homme vient au monde afin de réaliser une mission, accomplir un travail. Ce que Noah n’a pas su faire, Moché le réalisera. En comprenant que Moché “est” Noah, on réalise alors à quel point la place de ces hommes est essentielle, l’un en sauvant l’humanité au plan matériel, le second en sauvant l’humanité au plan spirituel. L’un en ne priant pas pour ceux de sa génération, l’autre en étant prêt à mourir pour eux.
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Le’h le’ha
Notre paracha commence par une parole adressée par D.ieu à Avraham, ou plus exactement par un ordre donné à Avraham de quitter son pays, ordre accompagné d’une promesse pour Avraham qu’il deviendra une grande nation et que toute l’humanité sera bénie par lui.
Quand D.ieu parle à Avraham, celui-ci a soixante quinze ans. Comme il est écrit : “Avram partit comme le lui avait dit l’Éternel, et Loth alla avec lui. Avram était âgé de soixante-quinze ans lorsqu’il sortit de Harân
Son interrogation spirituelle a commencé dès l’âge de trois ans. Il a connu l’épreuve de Our Kasdim mais ce n’est qu’à l’âge de soixante quinze ans que D.ieu se révèle à lui. Et pour lui dire quoi? De quitter son pays. En quoi ce départ est-il si important ? Pourquoi tout quitter ? Que va-t-il chercher et surtout trouver dans ses pérégrinations ?
Revenons, dans un premier temps, à la forme de l’ordre donné. D.ieu dit “part pour toi”, ce qui sous-entend que la raison du départ a pour objet Avraham, lui-même. Il part pour lui, son bien-être, reste à savoir ce qu’est le bien-être d’un tsadik de cette stature.
Le nom Avraham, en hébreu אברהם, se compose des mêmes lettres que la phrase ‘’ celui qui a vu les quarante deux”: ראה מ”ב. Pour comprendre cette phrase, il nous faut connaître ce à quoi ce chiffre de quarante deux fait référence. Il s’agit du nombre de voyages que l’homme vit au cours de sa vie, et même chaque jour de sa vie, pas nécessairement des voyages physiques cela va sans dire. A l’échelle de la nation il s’agit des voyages que le peuple juif va effectuer à sa sortie de l’exil premier, celui d’Egypte.
L’Éternel dit à Avraham: “Éloigne-toi de ton pays, de ton lieu natal et de la maison paternelle, et va au pays que je t’indiquerai”.
La logique eut été de demander à Avraham de quitter tout d’abord la maison paternelle, puis le lieu natal (région) et enfin le pays d’origine, ce qui est l’ordre des choses, soit l’inverse même de l’ordre choisi par la Torah.
La réponse est liée au statut que représentent ces trois catégories géographiques associé aux trois tsadikim que sont Yossef, Moche et David, chacun d’eux étant lié à Machia’h: Machia’h Ben Yossef, Machia’h Ben David et Moché Rabbénou dénommé dans la Torah “premier et dernier libérateur », premier libérateur car il fut celui qui sortit le peuple d’Israël du premier exil, celui d’Egypte, et dernier libérateur car Machia’h lui même sera une « étincelle » de Moché Rabbénou.
Ces trois libérateurs ont connu un manque dans chacun des trois lieux évoqués, de l’ordre donné à Avraham de quitter son pays, son lieu natal et la maison de son père.
Moché Rabbénou a aspiré, sa vie durant, d’entrer en terre d’Israël, rêve qui sera réalisé par son élève et successeur, Yeshoua. Lequel fera entrer le peuple d’Israël sur sa terre, mènera les guerres pour conquérir nos territoires et instaurera la suprématie d’Israël sur sa terre. La sephira de Moché Rabbénou est celle de Netsah : l’éternité (dont le pendant est celle de hod, la splendeur, qui correspond à Aharon Hacohen qui lui non plus n’entrera pas sur la terre d’Israël).
Yossef Hatsadik qui, après avoir surmonté l’épreuve de la femme de Putifar, donnera naissance à deux fils comptant parmi les douze tribus d’ Israel.Il faut, également, noter que la sephira de Yossef, sa couleur est celle de Yessod: soit la brith mila effectuée sur chaque nourrisson masculin âgé de huit jours.
David ne construira pas le Beth Hamikdache Pour ce qui est de la couleur et de la sephira de David Hamelekh, il s’agit bien entendu de Malkhout : la Royauté.
Voilà que l’ordre du verset de la Torah prend subitement une autre teneur. En effet il est écrit à propos du premier juif qui part faire une réparation du monde de quitter une terre pour une autre, et donnera, en chemin, naissance “au fils”,
De fait ton pays est cette terre tant désirée par Moché Rabbénou celui qui représente la sephira de Netsah, ton lieu natal évoque la notion de naissance, rendu possible par la sephira de yessod, celle de Yossef hatsadik, et enfin la maison paternelle est bien évidemment le symbole du beth hamikdach, d’où se dévoile la présence de D.ieu.
L’ordre des quatres dernières sephiroth est : Netsah Hod Yessod et Malkhout, soit Moché Yossef et David’ et donc ton pays, ton lieu natal et la maison paternelle.
Ceci est l’annonce que le fait de quitter tous ces lieux, dans l’ordre indiqué, est en fait une prophétie, celle de réaliser les quarante deux voyages, et d’amener finalement le Machia’h.
Ces trois tsadikim sont omniprésents dans la Torah mais aussi dans la Haggada de Pessah, dans le fameux texte intitulé Dayenou (דיינו), au nombre de quatorze mais en réalité vingt huit. En effet,chaque dayenou est ponctué par אלו (si) et (et pas) ולא, ces deux mots sont composés des mêmes lettres placées dans un ordre différent, en miroir. Les Dayenou sont, donc, au nombre de vingt huit. La preuve en est puisque le texte de la haggadah nous dit: “à plus forte raison il s’agit de bienfaits doubles et redoublés du Créateur (déversés) sur nous”
Au total il est dit quarante deux fois Dayenou, allusion aux quarante deux voyages (halte) du peuple juif dans le désert. Cette allusion est d’autant plus accentuée que les trois premiers Dayenou correspondent aux psoukim du début de la parachat massei (מסעי).
Les trois derniers Dayenou sont :
S’il nous avait amené (rapproché) devant (avant) le Har Sinaï mais ne nous avait pas donné la Torah cela nous aurait suffit !
S’il nous avait donné la Torah mais ne nous avait pas fait entrer en Erets Israël cela nous aurait suffit !
S’il nous avait fait rentrer en Israël mais ne nous avait pas construit le Beth Hamikdash cela nous aurait suffit !
La question qui se pose est évidente : quel intérêt aurait eu le peuple d’Israël d’arriver jusqu’au Har Sinaï et de ne pas recevoir la Torah ? En effet, nous savons que le monde n’a été créé que dans ce but. Le peuple n’a été libéré qu’à cette fin, la promesse a été donnée. Alors de quelle sorte de Dayenou s’agit t-il ? Quel projet aussi important que celui du don de la Torah peut être remplacé par une « balade » dans le désert du Sinaï ?
En hébreu le mot approche (קרבנו) se comprend par une approche physique mais également par un rapprochement spirituel vers le Créateur. De même le mot devant (le har sinai) s’ecrit לפני et il se comprend aussi en hébreu par avant – donc dans un mouvement dans le temps et non dans l’espace – et de fait il s’agirait d’un don de la Torah bien antérieur à celui que nous aurions pu connaître physiquement au Har Sinaï et d’une dimension autrement plus importante. Il s’agit en fait de ce que les sages expliquent à propos des patriarches, Avraham,Its’hak et Yaakov ainsi de leurs descendants, de qui il est dit qu’ils étudiaient et accomplissaient la Torah transmise de père en fils avant qu’elle ne soit donnée.
Pour reprendre le fameux texte du Dayenou :
S’il nous avait amené (rapproché) devant (avant) le Har Sinaï mais ne nous avait pas donné la Torah cela nous aurait suffit !
Il s’agit donc de Yossef Hatsadik qui se trouve physiquement devant le Har Sinaï mais dans un tombeau en chemin pour Canaan, donc Yossef arrive effectivement jusqu’au Har Sinaï mais ne reçoit pas la torah de son vivant.
S’il nous avait donné la Torah mais ne nous avait pas fait entrer en Erets Israël cela nous aurait suffit !
Il s’agit bien évidemment de Moshe Rabbenou !! puisque c’est lui qui nous a transmis la Torah mais n’accompagnera pas le peuple Juif en Israël.
S’il nous avait rentrés en Israël mais ne nous avait pas construit le Beth Hamikdash cela nous aurait suffit !
On l’aura compris il s’agit de David Hamelekh qui n’a pas mérité de construire le Beth Hamikdach
Du fait des dévoilements de la Torah, par le biais du sod: la kabbala et la ‘hassidout, et du retour au pays nous nous trouvons au sein du quarante deuxième voyage: celui de la reconstruction du troisième temple très bientôt de nos jours. Amen !
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Le’h le’ha annexe
La promesse faite à Avraham : un fils.
chap 15, verset 13 “sache-le bien ta postérité séjournera sur une terre étrangère où elle sera asservie et opprimée durant quatre cents ans”.
Chap 16 “Saraï, épouse d’Avraham ne lui avait pas donné d’enfant”
Chap 17 verset 19: “Sara, ton épouse, te donnera un fils et tu le nommera Its’hak”
Avraham est le seul patriarche pour qui la question d’engendrement est autant évoquée dans la Torah. Il est le seul à bénéficier d’un message divin, soit par D.ieu directement, soit par l’intermédiaire d’anges, qu’il engendrera un fils, בן-ben. Parce qu’il est le premier, c’est-à-dire celui par lequel tout commence.
Le premier « père” juif est Avraham, et le premier “fils” est Its’hak. Le dernier fils, si l’on peut s’exprimer ainsi, est le Machia’h. Celui qui clôturera les voyages d’Avraham et de tout le peuple d’Israël car, rappelons le, son nom: Avraham-אברהם, compose les lettres de ראה מ”ב celui qui vit les 42 (voyages). La fin étant reliée au début et le début à sa fin, le premier père laisse entrevoir le devenir du dernier fils.
Avraham est également défini dans la Torah, comme étant le père d’une multitude de nations, tout comme Adam est le père de l’humanité, ainsi que Noa’h. Pour Adam, on parle de Bnei Adam : les fils de Adam ou plus précisément les fils de l’homme, le genre humain dans son ensemble. Noa’h donne naissance à une identité plus restreinte, celle issue de Noa’h ayant échappé au déluge. L’expression de bnei Noa’h – fils de Noa’h – concerne, de façon générale, les non-juifs soumis à sept mitsvot.
Avec Avraham, l’humanité se scinde en deux : la descendance d’Avraham et le reste de l’humanité. L’expression “fils de” donne place à »Père de”, il y a plus qu’une continuation , il s’agit de l’engendrement d’une identité nouvelle. De fait Avraham est un élément transitoire entre l’ensemble de l’humanité et son essence: le peuple d’Israël. Il est aussi le père d’une multitude de nations, mais également, il est essentiellement le père de la nation juive, Avraham l’hebreu.
La problématique du fils se pose d’autant plus qu’au moment où D.ieu annonce à Avraham qu’il aura un fils , Avraham était déjà père d’Ishmaël.
De quel fils parle-t-on? Question douloureuse pour un père de savoir qui est son successeur, son héritier et plus précisément quand il y a plusieurs fils. Selon quels critères se fera ce choix ? Au travers des exemples de Yaacov, Yossef, David on découvre que c’est le plus jeune de la fratrie qui est choisi du fait que la notion physique de l’engendrement n’a pas de valeurs face au véritable choix: savoir qui est de la même “couleur”, dans la droite ligne du père, son successeur spirituel .
Ce choix du ‘’fils’’, c’est-à-dire la continuité spirituelle du père, s’est posée à D.ieu, lui-même. En effet, D. désigne le peuple juif comme étant “mon fils, mon aîné », alors que d’un point de vue chronologique le peuple d’Israël fait son apparition au sein de l’humanité bien après tous les autres peuples. Avraham, premier des patriarches, est né en 1948 à compter de la création du monde. Si D.ieu désigne Israël comme étant son fils aîné, c’est selon nos Sages pour nous enseigner que le peuple d’Israël est “monté” en premier dans la pensée de D.ieu avant même l’idée de la création du monde et celle de la Torah. Le critère de continuation, de descendance ne peut être que d’ordre spirituel. Lorsque le peuple d’Israël recevra cette dite Torah au mont Sinaï, ce sera là-aussi des milliers d’années après la création du monde .Avec le don de la Torah, le périple d’Avraham est parachevée, et le peuple le plus jeune de l’humanité apparaît en fait comme étant beaucoup plus ancien dans son essence, dans son âme.
Le peuple d’Israël est la raison de la création du monde, la Torah en est le plan.
Comment reconnaître, pour un père, lequel parmi ses fils sera sa continuation? Le destin du premier fils est d’en engendrer un autre qui viendra parachever cette destinée du peuple d’Israël, comme l’explique le Rambam, expliquant que Israël, avant même de devenir peuple était une famille avec des traditions, des règles et un attachement sans compromis à Celui qui créa le monde. Pour ce qui est du sod, la partie ésotérique de la Torah, il s’agit pour Avraham de l’axe de droite dans la bonté, pour Its’hak de l’axe de gauche dans la sévérité, la rigueur, et enfin pour Yaakov de l’axe central dans l’harmonie totale.
Néanmoins le dilemme qui se pose à Its’hak est bien plus important et plus complexe que pour Avraham, du fait que, d’une part, Its’hak et Ishmaël sont issus chacun d’une mère différente, et que d’autre part D.ieu tranche de façon formelle entre Avraham et Sarah et informe Avraham que par Its’hak se perpétuera le peuple d’Israël.
A la seconde génération, la situation est plus complexe. Its’hak engendre deux fils jumeaux. Its’ahk préfère Essav qui est d’une puissance spirituelle peu commune. Point commun entre Avraham et Its’hak, les deux pères ne savent pas distinguer lequel parmi leurs fils sera leur continuation. Seules les mères savent voir. Sarah demande à Avraham de chasser Ishmaël. Quant à Rivka, qui porte en elle deux peuples, c’est-à-dire deux possibilités d’être la descendance, continuation d’Its’hak, elle poussera son fils Yaacov à prendre les bénédictions destinées à son frère Essav. A la première génération, D.ieu intervient et valide la position de Sarah. A la seconde génération : silence de D.ieu.
Quant à la troisième génération, le fils, Yaacov devenu à son tour père sait reconnaître parmi tous ses fils, lequel est son héritier, sa continuation: Yossef.
Au sujet de Yossef, il est écrit “voici les engendrements de Yaacov : Yossef, à propos duquel la Torah témoigne: Voici l’histoire de la descendance de Jacob: Joseph, âgé de dix sept ans etc’, mais également lors des bénédictions de Yaakov a ses fils: ‘’les délices du sol et son abondance, et la faveur de celui qui eut pour trône un buisson. Puisse-t-elle reposer sur la tête de Joseph, sur le front de l’élu de ses frères!’’ et aussi ‘’Le taureau, son premier-né qu’il est majestueux! Ses cornes sont celles du reêm, avec elles il terrassera les peuples, tous ensemble jusqu’aux confins de la terre. L’une, ce sont les myriades d’Ephraïm, l’autre, les milliers de Manassé! » Dans cette bénédiction, nous voyons se confirmer, une fois de plus, le choix du plus petit comme étant apte à être l’aîné et à assumer les prérogatives s’y rattachant.
De par sa bénédiction ,Yaacov, démontre que l’ordre de naissance est tout bonnement accessoire. L’enfant est en fait le fruit d’une pensée antérieure que l’homme ne parviendra à réaliser qu’au fruit d’un long travail. Ainsi il est écrit : Il les bénit alors et il dit: « Israël te nommera dans ses bénédictions, en disant: Dieu te fasse devenir comme Ephraïm et Ménaché! » II plaça ainsi Éphraïm avant Manassé.
La valeur de l’enfant selon son essence et non pas son ordre de naissance se retrouvera au sujet de Yéhouda et Yossef dont seront issus Machiah ben David et Machia’h Ben Yossef.
Yehouda est le dernier d’une fratrie de quatre, la Torah témoigne à son sujet: “et elle acheva d’enfanter”, même si par la suite Léa donnera naissance à deux autres fils, ces quatre-là représentent les quatres lettres du tétragramme. Yehouda, représentant la dernière lettre qui symbolise la royauté, est le Machia’h potentiel mais en même temps le plus jeune des quatre premiers fils.
Quant à Yossef, l’avant-dernier des enfants d’Israël, il devient l’aîné, comme nous l’avons expliqué, plus haut au travers des versets évoqués. (Binyamin est le dernier, il est un autre symbole, celui du beth hamikdach) Yossef est un homme d’une brillance particulière, sujet de la haine de ses autres frères. Car le Machia’h dérange, petit par la naissance mais plus grand que tous par sa puissance spirituelle, et surtout par son origine loin au-dessus du temps puisque d’ordre spirituel, le monde des âmes n’étant pas atteint par les limites terrestres du temps et de l’espace.
L’importance du fils réside dans la nécessité, pour chaque homme, d’engendrer un être qui s’inscrira dans sa continuité, son propre prolongement spirituel.
Le fils promis à Avraham est celui qui est la continuation du père, la réalisation d’un projet. Pour Avraham, fondateur du peuple Israël. Ce projet ne peut être que l’aboutissement d’Israël c’est-à-dire l’engendrement de Machiah. Et effectivement, les fils Yossef, Yehouda sont le commencement de ce projet.
L’importance du fils selon la Kabala.
La Kabala nous enseigne qu’il existe une notion que l’on nomme la “goutte disparue”, celle qui correspond à la bénédiction. En hebreu le mot goutte -tipa-טיפה a une valeur numérique de 104 soit deux fois le mot ben בן-fils.
Rachi, pour nous expliquer pourquoi l’aîné, le be’hor, est Yaakov et non Essav, emploie l’image de l’introduction de deux petites pierres dans un tube. La pierre, introduite en premier, sortira la dernière. La goutte de semence provenant de Its’hak et donnant naissance à ces deux fils est devenue double, se partagea, véritable cauchemar pour délier le secret et savoir qui est l’aîné, le successeur. Its’hak a une valeur numérique de 208 soit deux fois le mot goutte טיפה, Its’hak donc se retrouve fondamentalement dans ses deux fils, dans une identité de l’âme et du corps, il est le chaînon entre Avraham et Yaakov .
D’où la lutte pour la bénédiction justement, qui définit qui est la “goutte disparue”, qui est l’aîné, sachant que les lettres du mot be’hor: בכור l’aîné, et du mot barou’h ברוך : béni sont exactement les mêmes lettres. De fait le Machia’h est attendu par toutes les nations, et chacune revendique le droit d’aînesse, plus encore chacune se revendique être en fin de compte « israël », d’où le nom de nouveau testament par opposition avec l’ancien. Quant aux musulmans, ils se sont aussi, selon leur texte, définis comme étant les enfants Yishmaël en lieu et place des enfants d’Israël .
Itshak, le premier fils du peuple d’Israël est un homme particulier, et le dernier de ses fils n’est ni plus ni moins que le Machia’h, appelé fils( on dit Machiah fils de Yossef et Machiah fils de David ). En effet il n’y a pas ici de hasard, et l’identité des appellations en hébreu, d’une part du fils, et d’autre part du nom de D.ieu dans son dévoilement le plus “grossier”, שו au sein de ce nom que l’on appelle le tétragramme: י”הו”ה, en effet le nom en question aura des valeurs numériques différentes selon le remplissage des lettres le composant, tel le ‘א qui s’écrit אל”ף donc les valeurs seront :
72 le nom est hav ע”ב ce nom correspond à Avraham Avinou, celui qui donne
63 le nom est sag ס”ג ce nom correspond à Its’hak, celui qui reçoit
45 le nom est mah מ”ה ce nom correspond à Yaakov, l’équilibre des deux précédents
52 le nom est Ben ב”ן ce nom correspond à David Hamelekh, le dernier fils, Mashia’h
Il se trouve que l’appellation du tétragramme dans son niveau dernier (dans le temps et dans l’espace) correspond à David Hamelekh, David Malka Mechi’ha, et ce nom a donc un double sens, tant au niveau du nom du Créateur, et si l’on peut dire, qu’au niveau de celui qui le représente ici- bas, le Machia’h tant attendu, appelé fils, soit ben en hebreu (בן).
Ben correspond à son expression la plus “voilée”, car correspondant au monde spirituel appelle Assya, le monde de l’action donc le monde où le spirituel est totalement caché . Ce mot “Ben” est aussi celui qui montre une sorte d’égalité entre les éléments spirituels et ceux liés à la matérialité et au corps: le fils, car les lettres, lorsqu’elles sont remplies, sont tel un miroir, doubles: en effet les lettres sont יו”ד ה”ה ו”ו ה”ה de valeur numérique 52 comme le fils en hebreu : בן. Le message de D.ieu est que dans la recherche du “Moi” tu trouveras ce que tu as tant cherché: D.ieu lui même dans son dévoilement, ton moi, car promesse a été faite à Avraham, lorsque le Créateur lui demanda de tout quitter,qu’il ne perdrait rien de ce qui fait d’un homme sa stature et son aura, à savoir un nom, une descendance et la richesse.
De fait Avraham aura un fils qui continuera dans son chemin, jusqu’au Mashia’h lui-même, point culminant de la réalisation de ladite promesse, car ce fils libérera le peuple d’Israël et l’humanité toute entière. Le nom est porteur de l’essence de l’âme, et ce nom sera connu sur tous les continents lors du dévoilement. La richesse n’est que la matérialisation de la bénédiction.
Quel est le point commun entre Its’hak et le machia’h ? la concordance de la prière de Min’ha, qui est le propre de Its’hak, qui l’institua avec son épouse Rivkah, de fait ils prièrent tous deux au même instant, pour la première fois cette prière, qui s’ajoute à celle du matin appelée Chaharit et qui fut elle, instituée par avraham son père.
Comme il est écrit: (beréchith 24, 63) Isaac était sorti dans les champs pour prier, à l’approche du soir, En levant les yeux, il vit que des chameaux s’avançaient. (beréchith 24, 64) Rébecca, levant les yeux, aperçut Isaac et se jeta à bas du chameau. Certains de nos sages voient dans cette rencontre une union dans la prière, car s’il est enseigné par tous les sages que Its’hak institua à cet instant précis la prière de min’ha, certains lisent au travers de ces lignes que Rivkah, elle aussi, se joignit à lui, et pria cette même prière, en communion totale avec celui qui deviendra son époux, au même instant, dans le même état d’esprit.
Les trois symboles du libérateur, dans la Torah, sont:
Yossef hatsadik qui est à l’origine de la lignée de Mashia’h Ben yossef,
David Hamelekh qui lui est l’ancêtre du Mashia’h en David
Enfin Moché Rabbénou appelé par nos sages “premier et dernier libérateur ».
Premier libérateur (en Egypte), et dernier libérateur, lors de la rédemption véritable et complète par Mashia’h qui est une étincelle de Moché rabbénou.
La valeur numérique de Its’hak Rivkah est de 515, (יצחק רבקה = 515)
Celle de Yossef Moche David l’est également (יוסף משה דוד = 515)
Bien entendu il n’est nullement question ici de hasard, Its’hak est le premier fils, Yossef, Moche et David sont les derniers, de par leur représentation dans les sephiroth, et ils se réaliseront en la personne d’un fils unique et dernier, représentant et comprenant tous ses prédécesseurs.
‘Hessed Avraham pere
Gvoura Its’hak fils premier fils
tiferet Yaakov petit-fils
Netzach Moche rabbenou dernier fils
(Hod Aharon Hacohen, indissociable de Moche)
Yessod Yossef hatsadik dernier fils
Malkhout David hamelech dernier fils
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parachat vayera
Comment D.ieu réalise t-il la promesse faite à son peuple de le délivrer de l’exil? Par quel moyen arrive dans ce monde l’âme du Machia’h? A en juger par les enseignements des sages de la Kabbalah, il faut que l’âme de celui qui sera l’instrument du dessein du Créateur descende en ce monde par des chemins détournés, que l’on pourrait presque définir, selon une première lecture, comme “non cachers”.
Deux éléments déterminants dans ces épisodes “étranges”, le premier: dans la majorité des cas la femme qui enfante le Machia’h ou son ancetre (parfois elle n’est qu’une canditate a son avenement), ne portent pas de noms. Deuxième élément, et il n’est pas des moindres: la conception et l’enfantement, tout ce qui l’entoure, est enveloppé dans un voile des plus obscurs, celui qui va délivrer le peuple d’Israël et l’humanité toute entière vient au monde dans des situations terribles. (scabreuses?)
Cela remonte tres loin dans le temps, car même si le premier enfant au monde qui naitra est celui d’Adam et ‘Hava, Cain neanmoins est entaché de l’impureté du serpent qui a atteint ‘Hava, de fait ce serpent en hébreu appele Na’hash a la même valeur numérique que le Machia’h (358), il risquait de garder une ascendance sur la femme et sur le destin du monde, en empechant la venue de son opposé, car, nous disent les sages: “D-ieu crea toute chose et son contraire absolu”, donc celui qui doit ramener la vie eternelle est l’ennemi du serpent qui introduit la mort dans le monde, ces femmes sont les éléments réparateurs de ‘Hava, a la fois les filles de Loth, la belle-fille de Yehouda : Tamar, la femme de Putiphar, ou bath sheva la femme de David et mère de Chlomo hamele’h.
De fait, elles se doivent de donner naissance à un fils parfait qui est l’antinomie du serpent: le Machia’h. Puisque tous deux ont une valeur numérique similaire, symbole d’égalité, l’un dans le bien absolu et la vie éternelle, l’autre dans un mal viscéral et la mort.
Tout d’abord Avraham avinou, le premier homme juif, le premier libérateur virtuel, puisque proclamant l’unité et la croyance en un D.ieu unique, envers et contre tous, viendra au monde au sein d’une famille des plus particulières: Terah et son épouse sont non seulement idolâtres mais également vendeurs d’idoles, de surcroît, ces derniers choisissent d’avoir des rapports interdits dans les périodes de menstruation de la mère d’Avraham.
Nul n’est besoin de préciser que ce que l’on qualifie de « forces du mal”, se désintéressent totalement de cette famille dépravée et impure. Dès lors, l’âme pure et puissante d’Avraham peut accéder à ce monde sans crainte de rencontrer une opposition de la part de ces dites forces.
Cela se poursuivra une génération plus tard, avec le neveu d’Avraham, la les deux conditions se réalisent: il y a un silence de la part de la Torah concernant le nom des filles de Loth, car c’est ainsi qu’elles sont designées: “les filles de Loth”, rien de plus, si ce n’est une précision de distinction entre elles: la cadette et l’ainée, et, deuxieme élément: celles-ci vont pratiquer l’inceste, pensant le monde detruit dans sa totalité apres qu’une pluie de souffre et de sel se soit abbatue sur sodomme et gommorhe, comme a l’époque de Noa’h avec l’épisode du déluge, celles-ci pensent en effet que l’humanité de nouveau a été decimée. Nous voila face a deux femmes qui rappelle à s’y méprendre, un autre épisode touchant le premier homme lui même, en effet Adam avant de connaître ‘Hava aura des rapports avec une démone: Lilith, celle-ci est appelé « prostituée » dans les textes, tout comme la fille aînée de Loth parce que prenant l’initiative, et la deuxième fille, elle, sera entraînée par la première en appliquant ses conseils, elle sera à l’image de ‘Hava, la mère de toute vie, car elle donnera naissance quelques générations plus tard à Ruth, elle-même arrière grand mère de David, le Roi david, le premier machia’h et son ancêtre aussi, celui qui ramènera la vie éternelle.
Yehouda, le fils de Yaakov, fera lui aussi l’experience de cette tentative d’enfanter le Machia’h, avec une femme denomme “fille de choua”, la encore pas de nom. Mais l’épisode ne se terminera pas comme il l’avait prévu, deux de ses fils mourront pour avoir choisi de ne pas procréer, déversant leur semence en vain pour ne pas déformer le corps de Tamar, pour l’aine, et afin de ne pas donner de progéniture à son frère défunt pour le second. Yehouda lui-même réalisera la seconde condition en louant les services d’une présumée prostituée, celle-ci n’est autre que Tamar elle-même. La guemara dans le traité Sotah nous expliquera qu’il n’y avait la bas aucune transgression, mais qu’à cela ne tienne, le mot est lancé: Yehouda questionnera, même si c’est pour la forme: “ou se trouve la prostituée qui était ici, a la croisée des chemins?”.
A bien y regarder, Yossef hatsadik lui même frolera la catastrophe avec “la femme de Putiphar”, elle aussi se comportera avec devergondage, et la encore nous avons deux conditions remplies, la prostitution, car celle ci est mariée, et l’abscence de nom, elle est la “femme de Putiphar”, même si dans certains textes son nom est mentionne, la Torah elle, choisi de le taire et ne la definit que comme l’epouse de …
La venue du Machia’h revet une importance telle, que les forces du mal, la klippah, comme elle est nommée dans les textes de kabballah, ne doivent pas savoir ni même ressentir qu’une ame d’une puissance inegalée s’apprête a descendre et a venir au monde, ainsi dans tous ces épisodes, jusqu’au dernier de nos jours, il faudra impérativement que cela s’habille dans des évenements qui cache l’identité de la “femme” et que les rapports soient, en apparence, dans la dépravation et l’interdit absolu, pour que le Machia’h puisse se devoiler.
Vayera 2
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parachat vayera
Notre paracha, la quatrième du livre de Bérechite est particulièrement chargée d’évènements et de révélation. Confirmation de la promesse de D. ( cf Chap17, v19) que Sara enfantera un fils à Avraham et que l’alliance d’Avraham passera par Itsrack et non Ishmaël. Riche en évènements, la destruction de Sodome, l’enlèvement de Sara par Avimeleh, le renvoi d’Ishmael par Sara, le sacrifice d’Istrack et surtout l’engendrement de deux peuples nouveaux, les Mohabims et les Amonims. Deux peuples issus de l’inceste et dont seule la conversion des femmes au judaïsme est acceptée.
Le lien ?
La création d’Israël a précédé celle du monde. Le monde n’a été créé que pour Israël. À la fin de la paracha Leh leh’a, nous apprenons que le peuple d’Israël, dont le premier patriarche est Avraham, sera issu d’Istrack. Le prochain divin prend forme, et l’homme devient partie prenante et participante à ce projet. L’aboutissement de ce projet est le dévoilement de Machiar et notre paracha vient nous enseigner les engendrements de Machiar.
Il y a dans le récit biblique, bon nombre de personnages dont nous ignorions le nom et que la Torah se contente de désigner comme étant le conjoint de ou par leur filiation. La première par ordre chronologique de cette catégorie, est la femme de Loth, puis ses filles, la femme de Yehouda, définie comme la fille de Choua, la femme de Putiphar. Le dénominateur commun à ces femmes est qu’elles participent ou tentent de participer à l’engendrement d Machiar.
Il y a un silence de la part de la Torah concernant le nom des filles de Loth, c’est ainsi qu’elles sont désignées : “les filles de Loth”, rien de plus, si ce n’est une précision de distinction entre elles : l’ainée et la cadette. Pensant que l’humanité a été détruite dans son entier, n’oublions pas que nous sommes qu’à dix générations après le déluge, l’aînée prend l’initiative d’enivrer son père Loth dans le but de procréer et donc d’être un nouveau commencement de l’humanité. L’ainée de la fille de Loth sera qualifiée de prostituée et quant à la cadette, d’elle sera issue Ruth, appelée aussi la mère de la royauté, dont on lit l’histoire le soir de Chavouote.
Contrairement aux dynasties des autres peuples, l’engendrement de la royauté d’Israël emprunte des chemins ‘’ tortueux’’. Yéhouda s’unit à Tamar, en ignorant qui elle est. Il croit avoir affaire à une prostituée. Son fils Perets, premier maillon de la royauté d’Israël est né d’un malentendu. De l’union de Boaz avec Ruth né Oved, grand-pére de David. Cette union est, elle aussi, compliquée presque forcée. En effet Boaz épouse Ruth, non pas par choix mais par devoir. Elle est veuve, sans enfant, et selon la loi du Lévirat, Boaz est le seul à pouvoir l’épouser dans le but de donner une lignée au défunt. Quant à la naissance de David, elle aussi n’est pas simple. Son pére, Ychaï, s’unit à sa femme en la prenant pour sa servante.
Nos sages se sont interrogés sur le pourquoi l’engendrement de la royauté d’Israël, c’est-à-dire, du Machiar empruntait de chemins aussi obscures.
La naissance de Caïn, premier fils d’Adam et ‘Hava, est entachée de l’impureté provenant du serpent. Son frère, Avel, est tué sans laisser de prospérité. Quant à Chem, c’est de lui que toute l’humanité descend. D ; a crée toute chose et son contraire, la vérité et le mensonge, la délivrance et l’exil, la sagesse et la folie etc. Face au serpent, Na’ash, symbole de mort, d’impureté, de l’obscurité, D.ieu créa le Machiar, par lequel le monde atteindra son objectif final. Na’ash et Machiar possèdent tous deux 358 comme valeur numérique. Tous deux ont une valeur numérique similaire, symbole d’égalité, l’un dans le bien absolu et la vie éternelle, l’autre dans un mal viscéral et la mort.
De façon générale, les forces du mal, de la destruction n’agissent que quand il y a quelques choses à détruire, détériorer.
La venue du Machia’h revêt une importance telle, que les forces du mal, la klippah ainsi nommée dans les textes de Kabala, ne doivent pas savoir ni même ressentir qu’une âme d’une telle puissance s’apprête à venir au monde. Dans le but de préserver cette âme des attaques du mal, son engendrement ne peut voir lieu que dans des conditions laissant à penser, a priori, que rien ne peut sortir d’exceptionnel. Ces conditions sont une sorte de voile cachant ce qui se joue réellement. Qui soupçonnerait que d’un peuple dont l’origine est l’inceste sortirait Ruth, la mère de la Royauté ? Que du commerce avec Tamar, déguisée en prostituée, naitrait Peres ? Que de l’union de Yossef avec la fille de Putiphar, Israël sera enrichie de deux tribus supplémentaires ?
‘HAYE SARA
“La vie de Sara fut de cent vingt-sept ans; telle fut la durée de sa vie”.
Notre paracha fait allusion à la notion de ‘hessed, du fait qu’il y ait écrit trois fois le mot vie, appliquée à Sarah, Avraham et d’Ishmael. En réalité, tous trois expriment de façon différente la qualité de ‘Hessed. Avraham symbolise le ‘Hessed sans limite, Sarah celui mêlé de réflexion et de prophétie, et enfin Ishmael un ‘Hessed dénaturé, celui des forces du mal. Ces trois déclinaisons de ‘Hessed vont trouver une illustration dans Vayera, paracha précédant ‘Hayé Sara, et ce à travers le conflit opposant Avraham et Sarah au sujet d’Ishmaël. Autrement dit le conflit, amorcé entre les différentes formes de Hessed dans Vayera, est définitivement résolu dans la paracha Hayé Sara et c’est pour cette raison que la Torah mentionne dans la même paracha la durée de la vie de Sara, Avraham et Ishmaël.
Sarah, n’ayant plus de doute sur la nature profonde d’Ishmaël, demande à Avraham de renvoyer celui-ci.
Au chap. 21, v 10 »Sarah dit à Avraham : renvoie cette esclave et son fils, car son fils n’héritera point avec mon fils, avec Its’hak ». Puis v 12 : » Mais D. dit à Avraham : « Ne sois pas mécontent au sujet de cet enfant et de ta servante, car tout ce que Sarah te dit, obéis à sa voix car c’est dans Its’hak que se trouvera ta descendance”.
La Thora, nous rapporte nombres d’exemples où mari et femme sont en désaccord, et ce, sur des points essentiels. Ce verset constitue le seul et unique exemple où D. s’initie dans le couple, prend parti pour l’un des conjoints. On pourrait opposer qu’ici il s’agit de déterminer qui va être la continuation spirituelle d’Avraham, donc du peuple d’Israël, pourtant cette problématique s’est posée entre Itsrack et Rivka, lorsque celle-ci ordonna à son fils Yaacov de prendre les bénédictions revenant à son frère Essav. Ce désaccord-là était plus problématique, plus profond, du fait que seule la mère décide lequel de ses deux fils sera apte à être la continuation de son père. Et pourtant D. n’intervient pas pour valider le choix de Rivka, alors que concernant Avraham et Sara, D. prend position.
Second remarque, D. aurait pu dire à Avraham, « fais ce que Sara te dit » ou même « obéit à Sara » tout comme tu lui as obéi quand elle t’a demandé de prendre Agar pour concubine ! Que veut nous dire la Torah par l’emploi de l’expression ‘’ obéit à sa voix ‘’ ?
Sur quoi porte le désaccord entre Avraham et Sarah ? S’agit-il de l’angoisse d’un père par rapport au devenir de son fils ? Pour quelle raison D. intervient ? Sara perçoit-elle quelque chose qu’Avraham ne voit pas ?
Ishmael signifie « D. l’a entendu ». L’appellation EL א”ל, est le nom qui symbolise le ‘hessed. Le ‘hessed associé à l’ouïe est dans la gvoura. Le nom Ishmael porte en lui un paradoxe, du fait que le hessed, par essence illimité, se trouve lié à l’ouïe qui, à l’inverse de la vue, est limitée, quant à sa portée. En effet l’ouïe ne peut entendre qu’un son à la fois, donc gvoura, alors que la vue peut saisir une multitude de détails.
Nous voilà, donc en présence d’un paradoxe, le nom de D. symbolisant le ‘hessed, par définition illimité, est associé à l’ouïe symbolisant la gvoura. Le second fils d’Avraham, Its’hak est dans la rigueur associé à la kedoucha. Le verset annonçant à Avraham que sa descendance, sa continuation, sera assurée « dans Its’hak » et non pas par Its’hak, signifie, que seule la descendance d’Its’hak qui se situera dans la kedoucha, sera considérée comme la continuation d’Avraham donc à l’exclusion de Essav. De là, nous apprenons la supériorité de Sara dans la prophétie par rapport à Avraham.
Avraham est persuadé que sa continuation sera assurée par Ishmaël, ils se ressemblent tellement, en apparence. Le verset qui nous l’enseigne se compose de deux éléments que l’on pourrait analyser comme des ruptures, la première redondance est : car tout ce que Sarah te dit, obéis à sa voix. D. demande à Avraham d’écouter sa voix, mais au préalable il l’enjoint de réaliser tout ce que dira Sarah, de deux choses l’une, soit Avraham écoute ce que Sarah lui dit, soit il obéit à sa voix.
Quelle est la différence entre parole et voix ? La parole est l’élément révélateur de la pensée, le moyen de communiquer, d’établir un contact par des mots exprimant une idée, un savoir, un avis, d’extérioriser son intériorité.
La voix, quant à elle, est un son, oui un son, par exemple à Rosh Hachana nous disons la bénédiction suivante avant de sonner du Choffar “béni sois tu Éternel notre D-ieu qui nous a sanctifié par ses commandements et nous a ordonné d’entendre la voix (le son) du chofar”
Donc tout ce que dit Sarah revient à écouter sa voix, car cette voix est plus haute, plus profonde que l’idée émise. Elle est un son, une voix “Divine”, révélatrice de la prophétie qu’elle doit transmettre à son époux concernent l’avenir et le devenir du peuple d’Israël. D’ailleurs la fin du verset nous le confirme “car c’est dans Its’hak que se trouvera ta descendance” et non dans Ishmael. Its’hak est différent, il sert D-ieu dans la gvoura, il n’est pas, a priori celui qui prendra la suite d’Avraham, symbole du ‘hessed.
La même problématique se retrouve avec Its’hak, à savoir lequel de ses deux fils est apte à assurer sa continuation. En effet, Essav ressemble à Its’hak, il possède une puissance et une force spirituelle peut-être supérieure à celle de Yaacov. Cela n’est pas suffisant, Essav est dans la ligne droite de son père, dans la gvoura, mais celle-ci, à l’exemple d’Avraham avec Ishmael, est elle aussi, dans le mauvais côté, dans les forces du mal.
Seule la clairvoyance de Rivka permettra de pérenniser le peuple d’Israël lorsqu’elle enverra son fils prendre la bénédiction, d’Its’hak. Et là l’incroyable va se produire. Its’hak, maintenant aveugle, va bénir Yaacov en disant “la voix (le son) est celle de Yaacov, et les mains sont celles d’Essav”. Cette phrase qui rappelle étrangement notre verset, dans lequel D. dit à Avraham, “obéis à sa voix”. Cette voix qui n’est autre que celle de la Torah, celle de la prophétie, du rapport profond du peuple d’Israël à son créateur. La voix de Yaacov est comparable à celle de Sarah, pas la parole mais la voix ou le son, comme celui du chofar sans ambiguïté, sans note, sans couleur, une prophétie d’une pureté sans pareil.
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TOLDOTES
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וְאֵלֶּה תּוֹלְדֹת יִצְחָק, בֶּן-אַבְרָהָם: אַבְרָהָם, הוֹלִיד אֶת-יִצְחָק
Voici la postérité d’Its’hak, fils d’Avraham. Avraham engendra Its’hak.
Notre paracha traite essentiellement de descendance, celle d’Its’hak. Dès le début, elle établit de façon claire la filiation d’Its’hak. Il est le fils d’Avraham et comme le souligne Rachi, pour mettre fin aux doutes et médisance quant à la paternité d’Avraham, la Torah après avoir indiqué qu’Its’hak est le fils d’Avraham, elle rajoute qu’Avraham engendra Its’hak. Pourtant,
dans la paracha Hayé Sara, chap xxv, V11, nous lisons ‘’ Après la mort d’Avraham, D.ieu bénit Its’hak son fils ‘’. La question se pose, que vient nous apprend le premier verset de Toldotes. Si la réponse est qu’Avraham a engendré Its’hak, nous le savons puisque D.ieu bénit lui-même Its’hak, en tant que fils d’Avraham.
Its’hak est le premier né d’Avraham, puisque Ishmaël est né d’Abram, n’empêche que chacun des deux frères revendiquent le statut d’ainé de leur père. Ce n’est qu’à l’occasion de la mort d’Avraham que nous apprenons comment le conflit fut réglé. Bérechite, chap. XXV, v9 ‘’ Avraham fut inhumé par Itsrack et Ishmael, ses fils ‘’ Rachi explique ‘’ Nous apprenons par là qu’Ishmael fit pénitence et laissa le premier rang à Its’hak.
La problématique du droit d’ainesse, c’est-à-dire définir lequel des fils est l’hériter de son père sur le plan spirituel, se retrouve dans notre paracha. Pour ce qui concerne Its’hak, la situation est nouvelle. En effet ses deux fils sont issus de la même mère, ils sont jumeaux Et le conflit n’est, à ce jour, toujours pas résolu !
Le fait d’être l’ainé confère un droit, par exemple en matière d’héritage l’ainé se voit échoir une double part. Dans le domaine spirituel, ou même de la transmission de la royauté, ne succède au père que celui qui en est la véritable continuation, son prolongement. A la mort du roi David c’est Salomon qui monte sur le trône alors qu’il n’est pas le fils ainé.
Entre Yaacov et Essav, la dispute ne concerne pas le droit à l’héritage mais le fait d’être reconnu comme le seul et l’unique dépositaire de la foi d’Avraham et d’Its’hak.
Pour justifier que Yaacov est bien l’ainé et non pas Essav, Rachi dit : il était juste que Yaacov saisit son frère au talon pour le retenir, car Yaacov a été créé en premier , Essav en second. Compare cela a un tuyau dont l’ouverture est étroite que lorsque tu introduis dans un tube, dont l’ouverture est étroite. Mets-y deux pierres, l’une après, la première à entrer en sort en dernier. Essav, conçu en dernier, sort le premier. Et Yaacov vient l’en empêcher afin d’être le premier dans la naissance tout comme il fut le premier dans la conception afin de recevoir le droit d’aînesse
Mais qu’y a-t-il de si grave à ce que Yaacov sorte le dernier ? Et que vient nous enseigner Rashi avec l’exemple du tube et des cailloux ?
Selon la Kabala , il existe quatre mondes qui sont :
Atsilout : l’Émanation
Bria: la Création
Yetzirah : la Formation
Asiah : l’Action .
Ces quatre mondes ne sont pas indépendants les uns des autres, le premier monde Atsilout influence le second, qui a son tour influence le troisième et ainsi de suite.
D.ieu a changé le nom de Yaacov en Israël. Le nom est un révélateur de l’essence de la personne. Selon nos sages, le concept d’Israël était présent dans la pensée de D.ieu avant même qu’Il ne créa le monde. Autrement dit, en changeant le nom de Yaacov en Israël, la Torah nous enseigne que Yaacov est rattaché au monde d’Atsiloute, de l’Émanation. Et Essav est rattaché à celui de l’action, comme l’explique Rachi ‘’ on lui donna le nom d’Essav, de la racine Assa-faire-parce qu’il était venu au monde comme un homme âgé’’
Yaacov est supérieur, dans son essence, à Essav du fait qu’il provient du monde de la transformation, de la création (artistique ou médicale, politique ou sociale). Oui Israël est l’inventeur de tellement de chose. Essav, lui, est dans le monde de l’action donc il exécute et réalise ce que Yaacov a inventé !
Intrinsèquement, Essav sait qu’il ne peut égaler Israël dans la création du fait qu’il est dans l’action. Alors l’action, face à Israël, devient destruction. Le peuple conçu le premier dans “l’esprit” de Dieu, Israel ישראל qui est l’anagramme de לי ראש (il est pour moi une tête) sera toujours pour Essav, Yaakov יעקב lettres de י’ עקב (le youd = juif talon) pour un Essav amer qui ne peut supporter que ce petit peuple le devance dans tout et surtout dans sa conception spirituelle.
Pour pallier à cela il va écrire un “nouveau testament”, exiler le juif qui deviendra un juif “errant” spolié de ses droits, ses biens. Mais contre toute logique et avec un brio qui touche au Divin – puisque D-ieu le guide en tout – le petit juif va revenir sur sa terre, ré-exprimer sa vocation à savoir être “la tête” de toute la création.
Its’hak c’est la gvoura, la mesure et la limitation. De cette limitation sort quelque chose de large comme le verset dit : “De l’étroitesse je t’invoque et dans la largesse tu me réponds”. Le shofar, symbole d’Its’hak, est étroit d’un côté et large à l’autre extrémité. Étroit du côté où l’on souffle où l’effort est invisible, tout comme la pensée de l’homme qui se trouve dans la tête et ensuite se dévoile dans les sentiments et dans l’action. La partie la plus étroite de notre corps est le cou, membre qui relie la tête au reste du corps. Les deux extrémités du corps sont la tête et les pieds, et en ce qui concerne ces derniers le talon est l’extrémité du pied, c’est à dire l’extrémité de l’extrémité. Si nous appliquons toutes ces remarques à l’image du Shofar, nous obtenons l’explication suivante : tout comme le souffle, qui va produire le son est invisible, la pensée créatrice d’Israël l’est elle aussi, puis le souffle va se déplacer dans la partie plus large du chofar pour enfin se libérer et créer un son audible par tous : “La voix est celle de Yaakov et les mains sont celles d’Essav” Yaacov dont le nom contient deux idées, à savoir d’être la tête et aussi le talon. Israël va, non seulement, exprimer son essence originelle lié à sa spiritualité mais aussi l’extériorité la plus extrême celle du talon, c’est à dire de l’action, du mouvement. La Torah nous raconte qu’en naissant Yaacov tenait le talon d’Essav, parce que Yaacov refusait par là même de laisser le monde de l’action sous l’emprise exclusive d’Essav. Allons plus loin et rapportons ce Midrache qui nous dit que la tête d’Essav repose aux pieds de Yaacov.
La violence d’Essav à l’égard de Yaacov, transmise de génération en génération, ne peut s’expliquer que par le fait, qu’au niveau de l’inconscient collectif, Essav sait qu’il n’est pas l’aîné. Il n’aura de cesse que de vouloir prendre la place de Yaacov soit en le détruisant, soit en rédigeant un “nouveau testament” c’est à dire s’appeler le Nouveau Israël.
En refusant de nous prosterner devant Essav et donc de placer notre tête au niveau de son talon, nous resterons Israël לי ראש, la tête haute et fière, comme il est écrit גאון ישראל, la fierté d’Israël.
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Toldot annexe
Toldot
Nous avons un problème avec le droit d’aînesse, depuis plus de 3700 ans, car nous sommes comme Yossef, au sein de ses frères, considéré par Yaakov comme l’ainé, bien qu’il soit le plus petit d’entre eux lorsqu’il est vendu.
Ce que l’on appelle droit d’aînesse, malgré que cela soit lié à la naissance, est selon la kabbalah, sujette à ce que l’on nomme “monté dans la pensée de D-ieu” et le peuple juif lui-même, loin d’être le premier peuple apparu sur le globe, est néanmoins l’aîné et l’aimé de Dieu.
Its’hak va donner naissance a deux peuples: Israël et Edom ou, en d’autres termes, Yaacov et Essav. et lorsque Essav va se présenter devant son père Its’hak pour recevoir la bénédiction de “fils ainé”, il decouvrira avec amertume que son frère Yaakov, l’a devancé et la, nous dit la Torah, וַיִּצְעַק צְעָקָה, גְּדֹלָה וּמָרָה עַד-מְאֹד Il va pousser un cri terrifiant et rempli d’amertume au plus haut point.
Mais comment savoir qui est l’aîné ? En réalité, cela commence par Its’hak lui-même puisque la Torah témoigne et voici les descendants de Its’hak fils d’Avraham, Avraham a engendré Its’hak. Et pourtant Avraham, comme tout bon père et comme homme de principe, considérera Ishmael comme son fils aîné puisque ce dernier est le premier-né de ses fils sur le plan chronologique mais est également habité de la même apparente midah qui est celle du ‘Hessed.
Mais le ‘Hessed d’Ishmael n’est que trompeusement ressemblante et il est en fait un homme d’une violence sans pareille, à son encontre Its’hak, plus petit et représentant de la gvoura dans le monde comme Avraham l’est pour le ‘hessed, est bien le fils d’Avraham, et est surtout celui qui va prolonger la tradition de la Torah car si Avraham est entièrement ‘Hessed, il l’est dans la kedousha et its’hak, a sa suite, est toute la gvoura dans le monde mais également dans la même kedousha, et Ishmael, lui, est représentant du ‘Hessed mais dans le mal absolu.
Cela va se prolonger avec les fameux descendants de Its’hak, descendants qui seront des jumeaux, ce qui complique un peu la donne, à l’encontre de son père Its’hak qui ne va épouser qu’une seule femme, et cette même épouse portera en son sein deux fils simultanément, et voilà que commence une dispute qui ne s’est pas terminée au moment de l’écriture de ces lignes, car il faudra distinguer entre deux gouttes laquelle est celle qui fut fécondée la première, ni plus ni moins.
Comme en Egypte lorsque D-ieu dit : “et je frapperais tout fils aîné en terre d’Egypte”, mais voilà que meurent dans la même maisonnée trois, quatre fils et même plus ! car les femmes Égyptiennes trompant leur mari, donnaient naissance à plusieurs fils, et chacun d’eux était l’aîné d’un autre homme, et Dieu dit (commentaire de Rashi) car je distinguait entre la goutte de celui qui est l’aîné avec la goutte de celui qui ne l’est pas, d’où le nom de ”Pessa’h”, parceque D-ieu va “sauter” au dessus des maisons du peuple d’Israël mais aussi parce qu’il va sauter de maison en maison chez les Égyptiens, et la-bas distingue les fameuses gouttes qui auront donné naissance à un Be’hor : un aîné.
Mais voilà, Its’hak va donner naissance, on l’a dit, a des jumeaux, deux gouttes que l’on ne parviendra pas à distinguer, et seul le Créateur en a le pouvoir, En Hébreu le mot goutte טיפה a une valeur de 104, et donc deux gouttes c’est 104 * 2 = 208 comme Itzhak – יצחק – dont la valeur numérique est de 208.
Et plusieurs générations plus loin un homme d’une violence incroyable va pousser le même cri qu’Essav le rasha “ויזעק זעקה גדולה ומרה” Il va pousser un cri terrifiant et rempli d’amertume, nous dit le texte de la Meguila a propos d’Haman le rasha, et oui lui aussi, mais la se termine une longue histoire, même s’il ne s’agit que d’une bataille car Mordehai, à l’encontre de son ancêtre Yaakov, ne se prosternera pas devant Haman, à l’encontre de Yaakov qui le fera lui à plusieurs reprise devant Essav.
Et la tradition de nous dire que l’homme qui confond “que soit maudit Haman” avec “que soit béni Mordehai” du fait du vin qu’il aura bu se trouvera en harmonie avec l’esprit de la fête, mais en quoi cela est-il si important ? Parce qu’il sera dans une situation, très élevée, qui l’amènera, à ne plus tenter de savoir qui est l’aîné, car dans les mondes spirituels, il n’existe pas de différence, entre Mordehay et Haman, car la goutte qui les a créé, est au départ la même, comme Itsh’ak (208) qui donne naissance à deux fils jumeaux qui sont des frères ennemis par l’intermédiaire d’une goutte, qui elle même se subdivise en deux gouttes (104*2).
Le peuple d’Israël est, selon nos sages, “monté dans la pensée de D.ieu” avant même que le monde ne fut conçu, or Israël est le deuxième et le plus beau nom de Yaakov, qui se dispute jusqu’à cet instant, avec Essav (l’occident) sa place de fils aîné, mais pas d’inquiétude, il y a un arbitre de qualité qui va, très bientôt donner son avis sur la question …
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vayichla’h
Le nom du patriarche le plus parfait, celui qui ne donna naissance qu’à des enfants justes, droits, est-il Israël ou Yaacov? Ces noms de Yaacov et d’Israël recèlent des mystères qui ne seront percés que lors du combat contre l’ange au gué de Yabboq . Pourquoi spécialement là- bas ? Que se passe-t-il de si exceptionnel lors de cette joute spirituelle pour que Yaacov voit son nom modifié en Israël ?
En hébreu le prénom Yaacov s’ orthographie sans la lettre O , néanmoins dans cinq endroits à travers le Tanakh ce nom s’écrit pleinement, pourquoi? Citez les passages
Il existe dans le Talmud un calcul célèbre concernant les lettres de la Torah et les versets, dans ce passage, les sages y définissent le milieu de la Torah, celui des psaumes . Pourtant ces calculs sont .. faux ! Les sages ajoutent qu’il y a là-bas un secret caché, d’une autre dimension, qu’il nous incombe de percer. Ce qui semble être de la simple arithmétique n’est autre qu’un message que nous qualifierons de “codé”. Il se trouve que les secrets en question concernent Yaakov-Israel, justement du fait de son combat contre l’ange au gué de Yabboq. Au fait, qui est cet ange ? Et que signifie Yabboq ?
Dans notre paracha, Yaacov, de retour de chez Lavan, s’apprête à rencontrer son frère Essav. Les anges, envoyés par Yaacov à Essav, reviennent en lui apprenant que Essav, lui aussi vient à sa rencontre , accompagné de quatre cents hommes. La confrontation entre les frères semble inévitable. Elle aura ,effectivement, lieu.
Avant même que Yaacov ne vienne s’affronter avec Essav lui même, il va lutter contre ce que le verset dénomme un homme, celui-ci va , après avoir été vaincu par de Yaacov, lui apprendre que son nom ne sera désormais plus Yaacov mais Israël. Ce changement d nom a une portée portée spirituelle. Séparé de tous les siens, ”un homme lutta contre Yaacov jusqu’au lever de l’aube”. Ce n’est qu’au moment où cet homme s’apprête à partir que Yaacov découvre, qu’en fait, il s’agissait non pas d’un homme mais d’un ange.
Le nom du gué Yabbok יב”ק a une valeur numérique de 112 correspondant à la somme des valeurs numériques de Elokim – 86 – et du tétragramme – 26 -. Autrement dit, le nom de Yabbok porte en lui les deux valeurs de guevoura, associé au nom Elokim, et de miséricorde représenté par le tétragramme י”הו”ה. C’est pour cela que lors de son combat avec l’ange, celui-ci dira a Yaakov « parce que tu a lutté avec Elokim (ange) et avec des hommes et tu as vaincu … » d’où la dualité présente sur ce lieu, de par son nom dont la valeur numérique révèle une transformation. Car Yaakov est le successeur d’Avraham, totalement dans le ‘hessed, et de Its’hak, symbole de la Gvoura.
L’autre raison est bien entendu le message de la suite du même verset « … De fait ton nom ne sera plus Yaakov mais Israël » en hébreu Yaakov יעקב compose les lettres de י’ עקב le youd talon, donc le juif dans sa situation la plus basse, alors que le nom Israël, le nouveau nom composé des mots לי ראש – il est pour moi la tête – soit ישראל mais également ישר א »ל la droiture d’Hashem, révèle la grandeur et la victoire de ce dernier.
Quel est donc le secret qui se cache dans ces deux noms de Yaakov et d’Israël ? Yaakov et hekev – le talon – sont formés des mêmes lettres. D’autre part, ישראל – Israël sont les lettres de לי ראש – il est pour moi une tête – et sont aussi formées des mêmes lettres. Lorsque suite à la faute d’Adam, D.ieu maudit le serpent, Il dit: “Je ferai régner la haine entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne: celle-ci te visera à la tète, et toi, tu l’attaqueras au talon. » Dans la mesure où la tête et le talon sont les caractéristiques qui définissent Yaakov, et que l’ange d ’Essav bénit Yaacov en disant :“Ton nom, désormais, ne sera plus Yaakov, ton nom sera Israël’’, ce qui signifie que Yaacov n’étant plus défini comme le talon mais comme la tête montre, par là, qu’il a réparé la chute d’Adam consécutive à la faute. En effet , après que l’homme ait mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal’ en introduisant de fait la mort dans le monde, il est écrit: « il t’écrasera la tête et toi tu le mordra au talon« . Du fait qu’à la suite de son combat avec l’ange, lequel représente Essav, donc le mal, Yaacov se voit attribuer le nom d’Israël, cela renforce l’idée que l’homme peut vaincre le serpent. Le serpent originel est le Satan lui même, son nom נחש: serpent, a une valeur numérique identique à celle du משיח: Machiach, soit 358. Le machia’h sera donc descendant de Yaakov, qui lui-même répare Adam Harishon, du fait qu’ il est celui qui parvint à modifier et annuler ce sombre décret, basculant de Yaakov à Israël’ le machia’h est celui qui ramènera la vie éternelle.
Kidouchin 30 1: C’est pourquoi les premiers (sages) étaient appelés “sofrim”: ceux qui comptent, car ceux-ci comptaient toutes les lettres de la Torah, ainsi ils disaient la lettre vav וא”ו du ventre גחון (du serpent – qui rampe) est la lettre médiane de la Torah etc’, Le sanglier de la forêt la ronge etc’, la lettre ‘ע – Ain – du mot יער – la forêt – est la lettre du milieu des tehilim.
Ce sujet dans sa globalité est que le flanc du rampant symbolise le serpent originel (Beréchith, celui qui introduisit la mort) à son sujet il est écrit, lorsque Hashem le maudit pour sa faute “tu te déplaceras sur ton ventre”’ en référence au verset qui est « censé » être celui qui contient la lettre médiane de la Torah, et qui crée une barrière au serpent originel, il en va de même pour la lettre Ain de “Le sanglier de la forêt la ronge etc’”, car le sanglier (le cochon) symbolise Essav qui est assimilé au cochon qui montre ses sabots fendus etc’, et voici que la lettre Ain de: “Le sanglier de la forêt la ronge etc’”, qui est la lettre médiane des Tehilim (Psaumes), crée lui aussi une barrière pour que Edom (Essav) ne puisse plus puiser ses forces (de ces lettres initiales, les secondes venant « réparer » les premières, car tout existe par les 22 lettres de la Torah), etc’.
Par le fait que le lieu où Yaakov s’est battu avec l’ange, qui n’est autre que l’ange d’Essav, donc à la fois lié au serpent et au cochon, s’appelle יב »ק Yabboq, et que si l’on y ajoute la lettre vav ו’ דגחון du ventre du serpent et la lettre ע’ דיער aïn de la forêt on obtient les lettres de Yaakov écrit de façon complète: יעקוב avec le vav a l’intérieur, n’est pas fortuit, il symbolise un passage, le gué de Yabboq, qui est un symbole, celui du passage dans l’autre monde, c’est ainsi que les ouvrages kabbalistiques definnissent ce terme מעבר יב”ק.
Ce nom correspond au nom de Yaakov dans la gueoula comme l’explique nos sages, car en cinq endroits le nom de Yaakov est écrit pleinement: יעקוב, alors qu’il s’écrit normalement ainsi : יעקב, et que dans cinq endroit dans la Torah le nom d’Eliaou, qui annonce la guéoula, est écrit manquent, ainsi: אליהו ou אליה, Eliaou partout, et dans cinq versets Elia, dans quatre versets cela correspond au quatre exils, et le cinquième correspond à celui de la gueoula, alors Yaakov rendra son gage a Eliaou pour qu’il annonce la délivrance de ses enfants.
Eliaou, celui-là même qui monta avec son corps au gan Eden, d’où fut renvoyé Adam harishon.
La bas, a Yabboq, Yaakov a mis fin, potentiellement dans le temps et dans l’espace, à la force et à l’influence du serpent, qui est ange du mal’ celui d’Essav, et reçu au même moment la lettre ע du cochon et la lettre ו du serpent, devant יעקוב מיבק Yaakov de Yabboq: tel un titre de noblesse, pour finalement devenir Israël, celui qui sera à la tête des nations israël sont les lettres de “il est pour moi une tête, ici bas et dans le ciel, jusqu’à la délivrance véritable et complète, réparant le premier homme en offrant au monde la force et la possibilité de sortir pour toujours de la mort et de ce qui l’entoure, le mal absolu’ donnant naissance au “dernier” homme : le Machia’h !
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1 / יעקב אותיות יב »ק ע »ו :
יב »ק מקום המאבק, ע »ו אותיות אמצעיות של התורה, יכרסמנה חזיר מיער : אות ע’ – כל הולך על גחון : אות ו’
אמצע האותיות שבתורה, יעקב מסמל את קו האמצעי, כמו אדם הראשון, שופרי’ דיעקב כעין שופרי’ דאדם הראשון (תלמוד)
2/ לא יקרא עוד שמך יעקב כי אם ישראל, גם תיקון של אדם הראשון כי אתה תשופנו ראש והוא ישופך עקב, ובכן יעקב הן אותיות י’ עקב, ישראל הן אותיות לי ראש
3/ גמרא קידושין ל : לפיכך נקראו הראשונים סופרים שהיו סופרים כל האותיות שבתורה, שהיו אומרים וא »ו דגחון חציין של אותיות של ס »ת כו’, יכרסמנה חזיר מיער, עיי »ן דיער חציין של תהלים. וכללות הענין בזה הוא, דגחון רומז על נחש הקדמוני דכתיב בי’ על גחונך תלך, הנה הוא »ו דגחון שהוא חצי אותיות שבתורה, מפסיק בעד נחש הקדמוני, וכ »ה בהעיי »ן דיכרסמנה חזיר מיער, דחזיר קאי על עשו שנמשל לחזיר המראה טלפיו כו’, הנה העיי »ן דיכרסמנה חזיר מיער שהוא חצי אותיות שבתהלים, מפסיק שלא יומשך חיות יותר לאדום הנמשל לחזיר וגו’
Vaïshla’h.
Dans notre paracha, Yaacov, de retour de chez Lavan, s’apprête à rencontrer son frère Essav. Les anges, envoyés par Yaacov à Essav, reviennent en lui apprenant que Essav, lui aussi vient, accompagné de quatre cents hommes, à la rencontre de Yaacov. La confrontation entre les frères semble inévitable. Elle aura effectivement lieu.
Il nous faut faire appel au Talmud, pour connaître la raison pour laquelle Yaacov décide de rester seul au gué de Yabok. Selon le Talmud, Yaacov revint sur ses pas pour rechercher de petits ustensiles.
Séparé de tous les siens,”un homme lutta contre Yaacov jusqu’au lever de l’aube”. Ce n’est qu’au moment où cet homme s’apprête à partir que Yaacov découvre, qu’en fait, il s’agissait non pas d’un homme mais d’un ange.
Le nom du gué Yabok יב”ק a une valeur numérique de 112 correspondant à la somme des valeurs numériques de Elokim – 86 – et du tétragramme – 26 -. Autrement dit, le nom de Yaakov porte en lui les deux valeurs de guevoura, associé au nom Elokim, et de miséricorde représenté par le tétragramme י”הו”ה. C’est pour cela que lors de son combat avec l’ange, celui-ci dira a Yaakov « parce que tu a lutté avec Elokim (aNenge) et avec des hommes et tu as vaincu … » d’où la dualité présente sur ce lieu, de par son nom dont la valeur numérique révèle une transformation.
L’autre raison est bien entendu le message de la suite du même verset « … De fait ton nom ne sera plus Yaakov mais Israël » en hébreu Yaakov יעקב compose les lettres de י’ עקב le youd talon, donc le juif dans sa situation la plus basse, alors que le nom Israël, le nouveau nom composé des mots לי ראש – il est pour moi la tête – soit ישראל mais également ישר א »ל la droiture d’Hashem, révèle la grandeur et la victoire de ce dernier.
Il existe une guemara au texte étrange, s’il en est :
לפיכך נקראו ראשונים סופרים, שהיו סופרים כל האותיות שבתורה, שהיו אומרים וא »ו דגחון (ויקרא יא, מב) חציין של אותיות של ס »ת, ‘דרש דרש’ (שם י, טז) חציין של תיבות וכו’. ‘יכרסמנה חזיר מיער’ (תהילים פ, יד), עי »ן דיער חציין של תהלים (קידושין ל ע »א).
‘’C’est pourquoi les premiers sages étaient appelés sofrim – de l’étymologie sofer c’est à dire compteur – car ils comptaient les lettres de la Torah, et ils disaient la lettre vav ‘ו de גחון (le ventre du serpent) est la lettre du milieu du sefer Torah, darosh darash la moitié des lettres etc’, Le sanglier de la forêt la ronge etc’, la lettre – ain – du mot יער – la forêt – est la lettre du milieu des tehilim (kidouchin 30 1).
Qu’y a-t-il d’étrange dans ce texte? A priori rien, si ce n’est que ces informations sont totalement inexactes! Et les sages de nous enseigner qu’il y a un message au-delà de ce texte. À nous de comprendre le secret qui s’y cache.
Toute chose en ce monde, est sous l’empreinte de ce que le sefer Yetsirah denomme : עולם שנה נפש: l’homme dans l’espace-temps. Pour ce qui est de l’espace, donc du monde, Israël occupe une place centrale, comme l’indique le verset concernant Avraham avinou:
וְאֶעֶשְׂךָ לְגוֹי גָּדוֹל וַאֲבָרֶכְךָ וַאֲגַדְּלָה שְׁמֶךָ וֶהְיֵה בְּרָכָה
“Et je ferais de toi un grand peuple, et je te bénirai et je grandirai ton nom, et par toi la bénédiction résidera.’’
רש »י: והיה ברכה – הברכות נתונות בידך, עד עכשיו היו בידי, ברכתי את אדם את נח ואותך, מעתה, אתה תברך את אשר תחפוץ וגו’
Rachi explique sur le verset: Et il y aura bénédiction, elles se trouvent dans tes mains,. En effet jusqu’à ce jour la bénédiction était dans mes mains, j’avais béni Adam, Noa’h et toi- même, à compter de maintenant, tu béniras ceux que tu désireras etc’.
Ce qui concerne Avraham est une annonce, et la confirmation est le propre de Yaakov, en effet il est écrit :
וְהָיָה זַרְעֲךָ כַּעֲפַר הָאָרֶץ וּפָרַצְתָּ יָמָּה וָקֵדְמָה וְצָפֹנָה וָנֶגְבָּה וְנִבְרֲכוּ בְךָ כָּל מִשְׁפְּחֹת הָאֲדָמָה וּבְזַרְעֶךָ
‘’Et ta postérité sera comme la poussière de la terre; et tu déborderas au couchant et au levant, au nord et au midi; et toutes les familles de la terre seront bénies par toi et par ta postérité.’’
L’homme dans l’absolu est Adam harishon. L’humanité entière provient de cet homme unique créé, et placé dans un premier temps dans le jardin d’Eden. Il est la bénédiction dans le monde, son successeur est Avraham dans un premier temps.
Adam, en tant qu’homme premier, représente l’axe central. Selon les sages de la kabbalah, il symbolise le Keter -la couronne- qui transcende toutes les fonctions humaines, intellectuelles et sensitives jusqu’à celles permettant l’action. De même que la couronne dépasse tous ces éléments, toutes les sefiroth, Adam Harishon transcende toute l’humanité.
Tout comme la couronne se place sur le sommet de la tête, le sefira de keter est au sommet de toutes les autres séphiroths que sont la ‘hokhmah, la binah et le daath. Chacune de ces trois séphiroths sont placées dans un axe, tel l’hémisphère droit du cerveau, l’hémisphère gauche et le cervelet, dans le milieu, à l’arrière du cerveau et collé aux deux hémisphères. De fait, le daat se trouve dans le même axe que le Keter-couronne. Yaakov représente le daat, en tant que troisième patriarche il profite de l’expérience de ceux l’ayant précédé.
Yaakov lui, est au centre, comme Adam Harishon.
Les sage dans du talmud (baba bathra 58 1), expriment cette idée de la façon suivante:
שופרי’ דיעקב אבינו מעין שופרי’ דאדם הראשון
« “La beauté de Yaakov notre père est à l’image de la beauté d’Adam Harishon ». La notion de richesse et de beauté sont des adjectifs définissant Adam et Yaakov, pour cette même raison, car les axes de droite et de gauche sont par essence déséquilibrés et extrêmes de par leur positionnement, il leur manque l’équilibre de l’axe central, dénommé “riche” dans certains textes et “beau” dans d’autre, comme dans ce texte de Baba Bathra, riche parce que compose des deux axes précédents, puisqu’il est leur résultante, tel un dessin composé de plusieurs couleurs ou de la musique d’un trio. Appelle également “harmonie” pour la même raison. La beauté est donc plus spirituelle et qualitative que physique, même si l’un n’empêche pas l’autre, car la beauté naturelle est le reflet de ce qui est etranger a l’œil humain.
Comme nous l’avons évoqué plus haut, Yaakov et hekev – le talon – sont formés des mêmes lettres. D’autre part, ישראל – Israël celle de לי ראש – il est pour moi une tête – sont aussi formés des mêmes lettres. Lorsque suite à la faute d’Adam, D.ieu maudit le serpent, Il dit
“Je ferai régner la haine entre toi et la femme, entre ta postérité et la sienne: celle-ci te visera à la tète, et toi, tu l’attaqueras au talon. » Dans la mesure où la tête et le talon sont les caractéristiques qui définissent Yaakov, et que l’ange d ’Essav bénit Yaacov en disant :
יַעֲקֹב לֹא יִקָּרֵא שִׁמְךָ עוֹד יַעֲקֹב כִּי אִם יִשְׂרָאֵל וכו’
“Ton nom, désormais, ne sera plus Yaakov, ton nom sera Israël’’, ce qui signifie que Yaacov n’étant plus défini comme le talon mais la tête montre, par là, qu’il a réparé la chute d’Adam consécutive à la faute. En effet , « il t’écrasera la tête et toi le mordra au talon ». Du fait qu’à la suite de son combat avec l’ange, lequel représente Essav, donc le mal, Yaacov se voit attribuer le nom d’Israël, cela renforce l’idée que l’homme vainc le serpent .
Adam, l’homme premier – אדם הראשון – car le mot ראשון – premier – en hébreu est de la même étymologie que le mot tête, Israël ישראל les lettres de « לי ראש » il est pour moi une tête.
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Mais quel lien existe t-il avec le traité du Talmud évoqué plus haut ? Et comment par notre explication nous allons pouvoir élucider le mystère de cette guemara ?
L’ange, au passage de Yabok, déclaré à Yaakov: car tu as combattu Elokim (l’ange) et les hommes, et tu les as vaincu. l’allusion est celle du Talmud, car l’ange est l’ange d’Essav qui n’est autre que le serpent, allusionné dans la lettre vav ו’ du milieu de la Torah, puisque le verset emprunté à la torah et mentionné par les sages du talmud décrit les rampants interdits à la consommation comme ceux qui marchent sur leur ventre, en général et le serpent en particulier.
Et le cochon ou sanglier qui est inscrit dans le tehilim est bien entendu Essav, puisque c’est le surnom qui lui est donné par les sages, du fait de sa fourberie, montrant une image de saint homme et faisant toutes les fautes possibles en cachette (rachi : Essav demandant à son père, doit-on prélever la dîme sur le sel et la paille, alors qu’il sait qu’il n’y a aucune obligation de le faire, mais se montrant par la ‘hassid au-delà de ce que la Torah demande) le cochon, c’est connu a les sabots fendus mais n’est pas casher, l’image de celui-ci est soignée : « tu vois je suis casher », alors qu’il est strictement interdit de le manger.
Le cochon est donc l’homme contre qui Yaakov s’est battu, ainsi que Lavan. CONFUS
לפיכך נקראו הראשונים סופרים שהיו סופרים כל האותיות שבתורה, שהיו אומרים וא »ו דגחון חציין של אותיות של ס »ת כו’, יכרסמנה חזיר מיער, עיי »ן דיער חציין של תהלים. וכללות הענין בזה הוא, דגחון רומז על נחש הקדמוני דכתיב בי’ על גחונך תלך, הנה הוא »ו דגחון שהוא חצי אותיות שבתורה, מפסיק בעד נחש הקדמוני, וכ »ה בהעיי »ן דיכרסמנה חזיר מיער, דחזיר קאי על עשו שנמשל לחזיר המראה טלפיו כו’, הנה העיי »ן דיכרסמנה חזיר מיער שהוא חצי אותיות שבתהלים, מפסיק שלא יומשך חיות יותר לאדום הנמשל לחזיר וגו’
Traduction: c’est pourquoi les premiers (sages) étaient appelles “sofrim” ceux qui comptent, car ceux-ci comptaient toutes les lettres de la Torah, ainsi ils disaient la lettre vav וא”ו du ventre גחון (du serpent – qui rampe) est la lettre médiane de la Torah etc’, Le sanglier de la forêt la ronge etc’, la lettre ‘ע – Ain – du mot יער – la forêt – est la lettre du milieu des tehilim.
Ce sujet dans sa globalité est que le flanc du rampant symbolise le serpent originel (Beréchith, celui qui introduisit la mort) car à son sujet il est écrit, lorsque Hashem le maudit pour sa faute “tu te déplaceras sur ton ventre”’ en référence au verset qui est « censé » être celui qui contient la lettre médiane de la Torah, et qui crée une barrière au serpent originel, il en va de même pour la lettre Ain de “Le sanglier de la forêt la ronge etc’”, car le sanglier (le cochon) symbolise Essav qui est assimilé au cochon qui montre ses sabots fendus etc’, et voici que la lettre Ain de: “Le sanglier de la forêt la ronge etc’”, qui est la lettre médiane des Tehilim (Psaumes), crée lui aussi une barrière pour que Edom (Essav) ne puisse plus puiser ses forces (de ces lettres initiales, les secondes venant « réparer » les premières, car tout existe par les 22 lettres de la Torah), etc’.
Par le fait que le lieu où Yaakov s’est battu avec l’ange s’appelle יב »ק Yabok, et que si l’on y ajoute la lettre vav ו’ דגחון du ventre du serpent et la lettre ע’ דיער aïn de la forêt on obtient les lettres de Yaakov écrit de façon complète : יעקוב avec le vav a l’intérieur, ce nom correspond au nom de Yaakov dans la gueoula comme l’explique nos sages, car en cinq endroits le nom de Yaakov est écrit pleinement: יעקוב, alors qu’il s’écrit normalement ainsi : יעקב, et que dans cinq endroit dans la Torah le nom d’Eliaou, qui annonce la guéoula, est écrit manquent, ainsi: אליהו ou אליה, Eliaou partout, et dans cinq versets Elia, dans quatre versets cela correspond au quatre exils, et le cinquième correspond à celui de la gueoula, alors Yaakov rendra son gage a Eliaou pour qu’il annonce la délivrance de ses enfants.
De fait les lettres du milieu de la Torah dont le symbole de Yaakov puisque il est le symbole même du tiferet et du ra’hamim qui sont dans l’axe central, et il représente le corps même de l’homme, le tronc, duquel sortent les bras droits et gauches que dont Avraham et Its’hak avinou, desquels sortent également les pieds droits et gauches que sont Moché Rabbenou et Aharon Hacohen, et duquel sort le brith kodesh, qui est Yossef hatsadik donc être central s’il en est, puisque au delà de ça Israël est lui même central au sein des nations.
Pour ce qui est des lettres évoquées dans la guemara, ישראל sont les lettres de ,לי ראש pour moi une tête, hors les lettres לי youd et lames sont des lettres centrales de l’alphabet hébreu.
Ce qui est ci-dessus en rouge est en option. CONFUS
Voilà donc le message secret délivré par nos sages dans le Talmud, ces lettres sont médianes dans leur essence et non pas de façon arithmétique, car la lutte de Yaakov était contre le serpent originel et il est appelé l’ange d’Essav,
כִּי שָׂרִיתָ עִם אֱ »לֹהִים וְעִם אֲנָשִׁים וַתּוּכָל
car tu as combattu l’ange (Elokim) et les hommes (Essav) et tu as été triomphant (ange d’Essav)
donc à la fois Elokim (nom parfois donné aux anges ) et à la fois Adam (les hommes que sont Essav et Lavan), cela fera de lui celui qui « récupérera » lesdites lettres et s’en servira pour les empêcher de continuer à sévir.
Voilà donc que le lieu, loin d’être anodin, et appelle yabok יב”ק, lui même symbole de la centralité puisque de valeur numérique des noms Elokim (gvoura – sévérité) et Avaye (Ra’hamim – miséricorde) a la fois, comme nous l’enseigne les sages de la Kabbala, auquel s’ajoute les lettres vav ו’ du serpent et Ain ‘ע du cochon vont constituer le nom de Yaakov mais ecrit de facon “pleine” (יעקוב) comme dans cinq endroits dans la Torah, avec le vav, or ce nom “plein” est écrit, on l’a dit, seulement dans cinq endroit dans toute la Torah, et les sages de rajouter que le nom d’Eliaou qui vient annoncer au peuple d’Israël la délivrance est écrit dans toute la Torah Eliaou (avec le vav) mais dans cinq versets également, comme Yaakov, il est écrit Elia.
Les sages de rajouter qu’il y a ici un message concernant l’exil et la délivrance, en effet ils nous enseignent que ces cinq endroits, ces cinq verset, représentent les quatres exils (Babylonie, Mède et Perse, Grecs et Edom) et la délivrance finale avec Machia’h, donc le nom de Yaakov écrit pleinement est le symbole de l’utilisation de cette lettre comme “gage” vis-à-vis de celui qui doit annoncer la délivrance finale, et Yaakov-Israël refuse, tant que cet exil dure, de rendre à Eliaou cette fameuse lettre, symbole de Essav’ celui là même qui nous retient dans cet exil si long.
Qui sait, si ces explications, que l’on peut qualifier de nouvelles et constitue une réponse à la question posée par les sages dans le Talmud il y a plusieurs milliers d’années, est peut être le signe de l’amorce de la gueoula tant attendue.
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Vayeshev
Vayecheve premier
Et Yaacov demeura dans le pays que ses pères habitèrent, dans le pays de Canaan. Après un tel verset d’introduction, nous nous attendons à ce que la Torah nous raconte la vie paisible de Yaacov dans le pays de ses pères. Il n’en est rien, du moins en apparence. Le thème central, de cette paracha, est la discorde qui règne entre les fils de Yaacov, tous liés contre leur frère Yossef, présenté comme étant la continuation de Yaacov. V2 ‘’ voici les engendrements de Yaacov, Yossef âgé de dix-sept ans menait paître les brebis avec ses frères. ‘’. Au-delà de la façon dont les fils de Yaacov décident de se débarrasser de Yossef qui ‘’ débitait sur le compte de ses frères des médisances à leur père ‘’, notre paracha nous traite de la descendance de Yéhouda, leader de ses frères et de Yossef.
Parmi, tous les événements qui ont pu toucher pendant des dizaines d’années les douze fils de Yaacov, la Torah choisi spécialement deux récits portant sur les aventures amoureuses de Yéhouda et de Yossef.
Que vient donc nous enseigner la Torah en relatant, dans des versets juxtaposés, deux épisodes, frappant de similitudes, que l’on pourrait qualifier de dévalorisants, voire de dégradants ? L’un à propos de Yéhouda qui va louer les services d’une prostituée, l’autre au sujet de Yossef, qui va quasiment faillir, et tomber dans les mains de la femme de son maître.
Notre paracha traite, essentiellement, de deux destins : ceux de Yossef et de Yéhouda. Le premier est séparé de sa famille car vendu par ses frères. Quant au second, il va se séparer volontairement de sa famille en décidant de s’installer dans une contrée éloignée Quelle est la ligne directrice ? En quoi le destin de Yéhouda est-il lié à celui de Yossef ? Que signifient les similitudes entre ces deux récits ?
Dans la même mesure que la prêtrise a été donné à la tribu de Lévi, la royauté échoit à celle de Yéhouda. Yossef et Yéhouda sont les deux identités parmi les fils de Yaacov à avoir un rôle dans le processus de la délivrance finale d’Israël. De chacune de ces deux tribus sortiront Mashia’h ben David et Mashia’h ben Yossef. Dans cette paracha, on parle du processus de l’engendrement de deux Mashia’h.
De son union avec Shoua, sont nés trois fils à Yéhouda. L’ainé Er ainsi que son cadet Onan meurent punis par D.ieu du fait de leur comportement inapproprié envers Tamar. En vertu du lévirat, Chela, le dernier fils de Yéhouda doit épouser Tamar. Craignant que son dernier fils ne meurt comme ses frères, Yéhouda renvoie Tamar chez son père.
Pendant ce temps-là, Yossef vendu par ses frères est l’esclave du prêtre Putiphar.
Ce qui est troublant est que Yéhouda et Yossef vont se trouver dans une situation analogue. Tous deux vont être choisi par des femmes, qui ont vu dans une vision que de cette union naitront des êtres d’exceptions.
Tamar, apprenant que son beau-père Yéhouda procède à la tonde des moutons, décide de se placer à l’embranchement de deux chemins, déguisée en prostituée. Yéhouda succombe et de ce rapport naitront les jumeaux Peretz et Zerah. Tamar ne s’était pas trompée puisque Peretz donnera naissance à la royauté d’Israël. Il est à noté que quand né Peretz , Chela le fils que Yéhouda a eu avec Shoua est vivant. Si c’est l’ordre de naissance qui prévaut alors cela aurait dû être Chela qui aurait dû donner naissance aux rois d’Israël et tel n’est pas le cas.
De son côté la femme de Putiphar, en interrogeant les astres, a vu qu’avec Yossef, elle donnerait naissance à un lignée exceptionnelle. Lorsqu’elle à cette vision, il ne faut pas oublier que Yossef n’est qu’un esclave, à première vue c’est une mésalliance. En réalité c’est sa fille adoptive Osnat, dont la mère est Dina sœur de Yossef, qui se mariera avec Yossef et donnera Éphraïm et Ménaché.
L’exemple de femmes prenant l’initiative de mettre l’histoire en route ne concerne-t-elle que Tamar et la femme de Putiphar ? Il y eut d’abord les filles de Loth, qui, pensant que toute l’humanité avait disparu, décident de s’unir à leur père. De là naîtront deux peuples les moabites et les amonims. Deux peuples qui contribueront à l’édification de la royauté d’Israël, avec Ruth (David hamelekh) et Naama (Shlomo hamelekh).
La raison de l’engendrement de ce fils parfait par la “femme” ? Elle remonte très loin dans le temps, car même si Caïn, le premier enfant de l’humanité, naîtra physiquement d’Adam et de ‘Hava, il est d’une certaine façon le “fils” spirituel du serpent qui a entaché ‘Hava. Car le serpent, appelé נחש à la même valeur numérique que Mashia’h משיח*, celui-ci risquait de garder une ascendance sur la femme et sur le destin du monde, en empêchant le dévoilement de son opposé. *(משיח=נחש=358) Une indication nous est donnée, par le fait que les initiales des épouses, des trois premiers grands hommes de l’histoire de l’humanité, à savoir Hava ( Adam), Nahama (Noa’h) et Sara( Avraham) sont les lettres du serpent נעמה חוה שרה : נחש.
En retraçant l’origine première des engendrements de Mashia’h ben David et Mashia’h’ Ben Yossef, la Torah nous prévient que les deux Mashia’h’ vont être confrontés à l’épreuve du Yesod, c’est-à-dire des relations permises. Yéhouda, en apparence, succombera et Yossef surmontera difficilement l’épreuve. Selon, le Rambam, avant le don de la Torah, ce qu’a fait Yéhouda était autorisé, selon certaines conditions, qui d’ailleurs furent remplies, comme l’expliquent nos sages dans la Masse’het Sota.
La raison ? Ils doivent tous deux réparer des degrés que l’on appelle dans la Torah l’homme et la bête, אדם ובהמה : Adam oubehema.
En effet, le troc avec la prostituée en échange de ses services, et le prix de la vente du chien, sont deux concepts que la Torah nommés “abominations. De fait les offrandes provenant des sommes obtenues lors de ces deux opérations sont formellement interdits pour le Beth hamikdash, parce qu’ils représentent les degrés les plus vils de l’homme et de la bête.Yéhouda et Yossef vont, chacun à leur manière, réparer la klipa, la force du mal qualifiée de “troc de la prostituée” par Yéhouda, et celle du “prix du chien” par Yossef Hatsadik, du fait que cette réparation ne peut être accomplie que par des êtres hors norme. Le troc établi avec la prostituée, pour obtenir ses services, tel un certain Yéhouda qui offrit son bâton, sa pelisse et sa bague pour avoir un rapport avec Tamar. Et le prix du chien, tel Yossef qui frôlera la catastrophe avec la femme de Putiphar, alors qu’il doit en fait se marier avec sa fille adoptive, laquelle est le fruit du viol de Dina par Sh’hem fils de ‘Hamor, l’âne en hébreu, alors que Yossef lui-même est comparé par son père au taureau.
Le Zohar Hakadosh dit que l’interdiction de faire labourer un champ par un âne et un taureau découle du fait que leur présence conjointe risque de donner naissance à une sorte de démon hautement impur (le chien). En ce qui concerne les rapports sexuels, le chien est le seul animal qui s’accoupla avec sa femelle dans l’arche de Noa’h, malgré l’interdiction absolue imposée par le Créateur. De fait Osnath, dont le père est ‘Hamor (âne en hébreu) est d’une certaine façon la fille de “l’âne” et l’épouse du taureau. Au lieu de donner naissance à des fils comparés au chien, elle enfantera deux Tsadikim qui représentent tous les niveaux du Mashia’h depuis la création du monde jusqu’à la guéoula.
Signe des temps, les deux hommes qui vont faire entrer le peuple d’Israël sur sa terre, , sont Yéochoua Bin Noun descendant de Yossef par son fils Éphraïm, et Calev Ben Yefoune descendant de la tribu de Yehouda. Le premier va se marier, lors de la conquête du pays, avec Rahav … la prostituée de Jéricho ou selon certaines sources une personne tenant une auberg. Quant au second, il se nomme Calev, ce qui signifie en hébreu ‘’ comme un chien’’.
Car il ne peut y avoir réussite que s’ils sont deux, toujours deux, comme dans certaines situations sur le plan politique, parfois d’en haut on pousse le peuple et les dirigeants eux mêmes à s’unir pour établir un gouvernement avec deux têtes, deux pensées, deux juifs, car c’est le destin de notre peuple, Mashia’h ben yossef et Mashia’h ben david, toujours.
les fils de yehouda
Les fils de Yéhouda
theme 1
וַתַּהַר וַתֵּלֶד בֵּן וַיִּקְרָא אֶת שְׁמוֹ עֵר
וַתַּהַר עוֹד וַתֵּלֶד בֵּן וַתִּקְרָא אֶת שְׁמוֹ אוֹנָן
Yehouda a trois fils avec sa premèire femme, fille de Shoua, qui sont ער ואונן ושלה : Er, Onan et Chela.
La valeur numérique de Er et Onan est de 377, la même que celle Essav עשו (avec le mot lui même). Autre remarque, Fille de Shouha בת שוע, ce nom de choua שוע est composé des mêmes lettres que Essav עשו.
Il s’agit d’une tentative de Yéhouda, fondateur de la royauté d’Israël, d’amener la gueoula, mais pas avec n’importe qui, avec la fille d’Essav, dont le nom n’est jamais mentionné, elle est en effet appelée dans tous les versets : “la fille de Shoua”, (שוע = עשו), tout comme les filles de Loth, ne sont désignées que par rapport à leur père.
La femme originnelle, ‘Hava, revient en la personne de ces filles de loth, de cette fille de Shoua. Du fait qu’elles n’ont pas de nom, elles sont au-dessus du nom. Elles sont la femme originnelle, celle qui devait et doit encore donner naissance au Mashia’h.
D’ailleurs les sages de la kabala relèvent que Er ער, le premier fils de Yehouda,est écrit avec les lettres du mot רע : le mal; Le verset lui même en témoigne :
וַיְהִי עֵר בְּכוֹר יְהוּדָה רַע בְּעֵינֵי יְ”הוָ”ה :
Et Er (ער) l’aîné de Yéhouda était mauvais (רע) au yeux du Créateur. (ער = רע).
De fait, cette tentative de Yéhouda fut infructueuse. Ces deux fils meurent car attachés aux seules valeurs du corps plus qu’à celles de l’âme. Ne voulant pas que le corps de leur épouse soit déformé du fait de la grossesse, ils préféraient perdre leur semence en vain pour éviter tout risque de grossesse.
Ceux qui pouvaient donner naissance au Machia’h choississaient de perdre en vain leur capacité de donner la vie, et détruisirent tout espoir de donner une progéniture a Yehouda, representant de la royaute, l’ancêtre de David Hamalekh, du Roi Mashia’h.
Quant au troisième fils, denomme Shela, son nom est ecrit en hebreu quasiment comme Shilo, et une allusion apparait dans la similitude des termes decrivant le premier et le second, en effet lorsque Yehouda realise que ses fils meurt l’un apres l’autre il est enclain a penser que leur epouse, Tamar, est la cause de leur deces, il lui dira alors, au moment de proposer en mariage son troisieme fils, Shela, pour etablir une descnedances au nom de ses freres, quil prefere attendre qu’il grandisse :
וַיֹּאמֶר יְהוּדָה לְתָמָר כַּלָּתוֹ שְׁבִי אַלְמָנָה בֵית אָבִיךְ עַד יִגְדַּל שֵׁלָה בְנִי כִּי אָמַר פֶּן יָמוּת גַּם הוּא כְּאֶחָיו וַתֵּלֶךְ תָּמָר וַתֵּשֶׁב בֵּית אָבִיהָ
Et Yehouda dit à Tamar, sa belle fille : « Demeure veuve dans la maison de ton père, jusqu’à ce que mon fils Chéla soit plus grand, » car il craignait qu’il ne meure, lui aussi, comme ses frères. Et Tamar s’en alla demeurer dans la maison de son père.
Un autre verset fait allusion à la descendance de Yehouda et au nom du machia’h :
לֹא יָסוּר שֵׁבֶט מִיהוּדָה וּמְחֹקֵק מִבֵּין רַגְלָיו עַד כִּי יָבֹא שילה [שִׁילוֹ] וְלוֹ יִקְּהַת עַמִּים
Le sceptre n’échappera point à Juda, ni l’autorité à sa descendance, jusqu’à l’avènement de Shilo (le Pacifique) auquel obéiront les peuples.
Ici Shilo et Shela se confondent pour ne former qu’une entité définie comme le sauveur, le pacifique, donc le Machia’h lui-même.
theme 2 :
Yossef Hatsadik,tout comme son père Yaacov, va rêver. Son rêve annonce la réalisation imminente de la promesse faite par D.ieu à Avraham, que sa descendance partira en exil. De par son rêve, Yossef annonce à son père qu’il est prêt à jouer un rôle positif dans cet exil, Les reves que Yossef fera seront la source d’une haine plus violente encore de la part de ses freres, a leur annonce Yaakov s’exclame qu’il y a la des elements etranges et irrealisables pour tenter de faire tomber la tension, il sait neanmoins que ceux si sont veridiques et realistes, le verset en temoigne :
וַיְסַפֵּר אֶל אָבִיו וְאֶל אֶחָיו וַיִּגְעַר בּוֹ אָבִיו וַיֹּאמֶר לוֹ מָה הַחֲלוֹם הַזֶּה אֲשֶׁר חָלָמְתָּ הֲבוֹא נָבוֹא אֲנִי וְאִמְּךָ וְאַחֶיךָ לְהִשְׁתַּחֲוֹת לְךָ אָרְצָה
וַיְקַנְאוּ בוֹ אֶחָיו וְאָבִיו שָׁמַר אֶת הַדָּבָר
II le répéta à son père et à ses frères. Son père le blâma et lui dit: « Qu’est ce qu’un pareil songe? Eh quoi! Nous viendrions, moi et ta mère et tes frères, nous prosterner à terre à tes pieds! »
Les frères de Joseph le jalousèrent; mais son père retint l’affaire.
Il existe dans la parachat Tsav un commentaire de Rabbenou Be’haye, qui explique a propos du Cohen qu’il doit se sanctifier avec des eaux saintes, sur trois parties de son corps, le pouce du pied droit, celui de la main droite et l’oreille droite. Rabbenou Be’haye, developpe l’idee que chacune de ces trois parties du corps du Cohen représente un monde. L’oreille correspondant à une partie élevée, au monde des anges, le pouce de la main droite, à celui des planètes et des étoiles, et enfin, celui du pouce du pied droit, au monde ici bas.
מלא כל הארץ כבודו. כי הוא ברא הכל ועל הכל יכבדוהו בעלי השכל, ויש לפרש כי השלש תיבות הם על האל, וזכר שלש פעמים קדוש כנגד שלשה עולמות עולם העליון והוא עולם המלאכים והנשמות, ועולם התיכון והוא עולם הגלגלים והכוכבים, ועולם השפל והוא זה העולם, והנכבד בזה העולם הוא האדם, ואמר שהוא קדוש ומרומם ונעלה מג’ העולמות ובשני העולמות יקדישוהו וירוממוהו בתהלתם והאדם גם כן בעולם השפל,
Ce même commentaire est développé par le Radak sur le prophète Yeshayaou, et là-bas sur les mots “Il emplit toute la terre de sa splendeur”. Le Radak commente: ‘’ car IL a tout créé, pour tout cela les êtres doués d’intelligence vont le louer, et il faut expliquer que ces trois mots s’appliquent au Créateur, le souvenir de cela sont les trois mots Kadosh (Saint) qui correspondent aux trois mondes: le monde supérieur qui est le monde des anges, le monde intermédiaire, celui des astres et des étoiles, et le monde inférieur ,ce monde-ci , dont l’être le plus important est l’homme”
De fait, celui-ci QUI développe le même commentaire, et définit par rapport à des éléments différents le même commentaire avec la meme distinction entre ces trois mondes. CONFUS
Le premier monde, celui des anges, correspond au rêve de Yaakov concernant l’exil et la délivrance de ses enfants. De fait dans son rêve, Yaacov voit des anges qui montent et descendent sur une échelle. Ce rêve est fait lorsque Yaacov se rend chez son oncle Lavan, c’est à dire lorsqu’il part en exil. Citer le verset
Le second le monde celui des astres et des étoiles correspond au rêve de Yossef, dans lequel il voit la lune, le soleil et les étoiles, se prosternent devant lui. Ce reve est e rapport à la délivrance, la fin de l’exil, il vient compléter le rêve de Yaacov. Citer le verset
Enfin le troisième monde, le nôtre, est symbolisé par les enfants de Yossef. A travers la bénédiction que Yaacov donne à ses petits-fils Ephraïm et Ménaché, il fait allusion aux conditions selon lesquelles Mashia’h se dévoilera, autrement dit à la guéoula finale. .
Theme 3
יחידה l’inespere l’inattendu
Techouva au delà de ce que l’on autorise
Toucher le fond
Dévoiler des forces supérieures
אחטא ואשוב
מסירות נפש = מסירות הרצון
La plus grande épreuve des hommes, qui furent le Mashia’h de leur génération ou de tous ceux qui ont contribué à l’approcher et le dévoile, est l’épreuve de la mort.
Une mort voulue, programmée par leur propre famille. Avraham fut jeté dans la fournaise ardente par Nimrod car dénoncé par son pére ? SOURCE
Les frères de Yossef voulurent l’assassiner.Il ne doit sa survie qu’ à l’intervention de Réouven, qui conseilla de le jeter dans le puits . CITER LE VERSET.
Moshé, nouveau né de trois mois est placé dans un berceau sur les bords du Nil. Chemot, chap 2, V3 ‘’ ne pouvant le cacher plus longtemps, elle ( sa mère ) lui prépara un berceau de jonc… elle y plaça l’enfant et le déposa dans le roseau sur les bords du Nil ‘’ . Jusqu’au peuple sorti d’Egypte, grâce à lui, à tenté de le tuer maintes fois . A ce propos le midrash raconte que lorsque Moché sortait très tôt le matin, de sa tente, pour s’occuper des affaires du peuple, le peuple murmurait : ‘’ il sort précipitamment de sa tente parce qu’il s’est disputé avec Tsipora, il va s’en prendre à nous ‘’. Le lendemain, Mosché sort plus tard de sa tente et le peuple de dire “s’il tarde à sortir c’est qu’il complote contre nous avec Tsipora”
Et, enfin le roi David qui fut poursuivi par son fils Avchalom qui voulait le tuer afin de s’emparer de son trône.
Il l serait erroné de penser que du fait de leur dimension spirituelle, tous ces personnages ne pouvaient ressentir les sentiments commun à chaque être humain. David ne pleure-t-il pas en apprenant la mort de son fils Avchalom. Face à Saül, qui comprenant que la royauté lui est retirée en faveur de David, et veut le tuer. Les versets source nous décrivent les sentiments de douleur, de solitude de David.
Si tous ces personnages ont accepté ces épreuves, sans remettre en cause un manque d’intervention divine, c’est non pas parce qu’ils n’éprouvaient pas de sentiment mais du fait que de part leur dimension spirituelle, ils ont compris que l’objectif de D.ieu était d’être leur seul interlocuteur, que constamment vers lui ils lèvent les yeux.
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annexe 2
Thème 2 : Tel père , tel fils.
Nous étions comme des rêveurs, Il remplira notre bouche de rire. Psaume WWW.
Le rêve contient un soixantième de prophétie. Reconnaissons -le , la plupart de nos rêves, ne parlent que de nos désirs, nos espérances voir nos frustrations. Tous les personnages bibliques ont eu des rêves et pourtant la Torah ne parlent que des rêves de deux personnages , Yaacov et Yossef. Du fait que ces rêves sont en rapport étroit avec le pourquoi le monde a été crée, ils méritent d’être mentionnés.
Dans la paracha Véatsé, Yaacov, sortant de Beer Shéva , passe la nuit dans un lieu BetELWWW et là rêve d’une échelle sur laquelle des anges descendent et montent. Au réveil, il comprend la teneur de son rêve et réalise que cet endroit est la porte de la demeure de D.
Yossef, son fils qui lui ressemble tant au niveau spirituel, à tel point que la Torah écrit » voici les engendrements de Yaacov, Yossef » WWW, ce fils va rêver non pas à l’organisation du monde céleste tel que son père en eu la révélation par rêve, mais au premier exil d’Israël et à sa fin. Autrement dit, par le réve le pere decouvre l’organisation des mondes supérieurs et le fils celle des mondes inférieurs, de notre réalité humaine.
Rabbenou Be’haye, dans la parachat Tsav, explique à propos du Cohen qui doit être sanctifié avec des eaux saintes, sur trois parties de son corps, à savoir : le pouce du pied droit, celui de la main droite et l’oreille droite. Rabbenou Be’haye, développe l’idée que chacune de ces trois parties du corps du Cohen correspondent un monde précis, l’ oreille au monde des anges, le pouce de la main droite, à celui des planètes et des étoiles, et enfin, le pouce du pied droit, au monde ici bas.
מלא כל הארץ כבודו. כי הוא ברא הכל ועל הכל יכבדוהו בעלי השכל, ויש לפרש כי השלש תיבות הם על האל, וזכר שלש פעמים קדוש כנגד שלשה עולמות עולם העליון והוא עולם המלאכים והנשמות, ועולם התיכון והוא עולם הגלגלים והכוכבים, ועולם השפל והוא זה העולם, והנכבד בזה העולם הוא האדם, ואמר שהוא קדוש ומרומם ונעלה מג’ העולמות ובשני העולמות יקדישוהו וירוממוהו בתהלתם והאדם גם כן בעולם השפל,
Ce même commentaire est développé par le Radak sur le prophète Yeshayaou, qui dit “Il emplit toute la terre de sa splendeur”. Le Radak commente: Il a tout crée, et pour le souvenir de cela les êtres doués d’intelligence vont le louer. ces trois mots – le souvenir de cela- sont les trois mots Kadosh (Saint) qui correspondent aux trois mondes: le monde supérieur qui est le monde des anges, le monde intermédiaire des astres et des étoiles, et le monde inférieur qui est ce monde- ci, dont l’élément essentiel important est l’homme
Le premier monde celui des anges correspond au rêve de Yaakov concernant l’exil et la délivrance de ses enfants, de fait il s’agit du monde des anges. Pas compris
Le second,le monde des astres et des étoiles correspond au rêve de Yossef, dans l’un de ces rêves qui concerne également l’exil et la délivrance, ses parents et ses frères comparés à la lune, au soleil et aux étoiles, se prosternent devant lui. Par ce rêve, Yossef annonce à ses frères, qu’il jouera un rôle prépondérant dans la délivrance d’Israël.
Enfin le troisième monde correspond en fait aux enfants de Yossef, qui représentent ensemble les degrés de Mashia’h Ben Yossef et Mashia’h Ben david, donc du Mashia’h qui doit se dévoiler à la fin de cet exil dans ce monde ci.
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Mikets
MIKETS
Avec la paracha Mikets, la Torah aborde pour la première fois, le thème du rêve de personnes n’appartenant pas au peuple d’Israël. En effet, jusqu’ici les rêves dont la Torah nous parle, sont ceux ayant un rapport direct avec l’histoire, le devenir du peuple juif. Tout d’abord, quand Avraham fait un sacrifice “brith ben habétarim”, il est pris d’une torpeur, rêve et D-ieu lui annonce, suite à ce rêve, que sa descendance partira en exil. Puis Yaacov, à son tour rêve d’une échelle sur laquelle des anges montent puis descendent. La signification de ce rêve est que quand les royautés sont puissantes, Israël est faible. Puis viennent les rêves de Yossef, appelé par ses frères, “ le maître des rêves “. Remarquons au passage que, seul Its’hak, ne rêve pas. Tout comme Avraham et Yaacov, les rêves de Yossef concernent le devenir d’Israël.
Dans notre paracha, la Torah nous rapporte les rêves de Pharaon, du Maître Échanson et Maître Panetier . .
La question se pose, en quoi ces rêves nous concernent ? Sont -ils porteurs comme les rêves ci-dessus cités d’un message pour Israël ?
Le Pharaon se rappelle de ses rêves dans leurs détails. Intuitivement, il sait que ces rêves sont porteurs d’un message le concernant, lui non pas en tant qu’individu mais comme le souverain d’un peuple. En vain, il demandera aux magiciens et aux savants de lui révéler le sens de ces rêves. C’est sur l’intervention du maitre-échanson que le pharaon fera appelle à Yossef ‘’ jeune hébreu, esclave du chef des gardes’’. D’emblée Yossef déclarera que “au créateur appartient la solution. Oui, la réponse je vais te la donner, mais je ne suis qu’un messager, car ce monde cache une force suprême qu’il est difficile de saisir’’ .
En effet, l’exil est un rêve comme le dit le verset (téhilim 126) : ”Cantique des degrés. Quand l’Éternel ramena les captifs de Sion, nous étions comme des rêveurs”. Ce verset vient nous dire que le rêve est un moment de réalité à l’intérieur du rêve de notre vie pendant l’exil. D’où le fait que les rêves du livre de Bérechite, ceux d’Avraham, de Yaacov et de Yossef, sont tous porteurs à la fois d’un message d’exil à venir et aussi de délivrance. L’exil, tout comme le monde, est un voile, un rêve éveillé. Sa fin ? Quand nous nous réveillerons, et vivrons la réalité, celle conforme au projet divin.
Pour en revenir à notre première question, c’est à dire pour quelle raison la Torah nous rapporte le rêve de personnes tels que Pharaon, ses serviteurs ? Comme nous venons de l’expliquer si les rêves d’Avraham, Yaacov et Yossef viennent nous révéler le futur du peuple juif, il y a des rêves dont la fonction principale est de mettre en œuvre ce devenir, c’est à dire faire avancer l’histoire. Suite aux rêves des serviteurs de Pharaon, Yossef acquiert une réputation de pouvoir interpréter les rêves. suite aux rêves de Pharaon, Yossef sortira de prison et sera doté des moyens permettant à la maison de Yaacov de venir s’installer en Égypte.
Ce même phénomène d’enchaînement de l’histoire, se retrouve au temps du second exil. En effet dans la Meguilat Esther il est écrit “et cette nuit-là le sommeil du roi fut perturbé”, selon Rashi, ce dernier a commencé à s’imaginer des choses au sujet d’Esther et d’Aman, pensant même que ce dernier essayait de l’éliminer pour lui prendre Esther. A’hachveroche rêve éveillé, כי כתוב ונהפוך הוא et de fait tout va basculer à partir de ces mots fatidiques “et cette nuit-là le sommeil du Roi fut perturbé” au point que la coutume veut que le ‘hazan élève la voix uniquement et spécialement à la lecture de ces mots. Suite à ce rêve, Mordehaï accédera au rang de conseiller du roi et tout comme Yossef aura la charge d’administrer les 127 provinces du roi. De là se mettra en marche l’histoire pour aboutir aux retours des exilés et de la construction second Beth Hamikdache.
Et si le monde dans lequel nous vivons n’était qu’une illusion, un rêve duquel nous ne pouvons nous réveiller que quand les goyims rêveront et nous annonceront ,par là même, la fin de notre exil. En 1963, Martin Luther King faisait son fameux discours “I have a dream“ dans lequel il prônait pour une égalité entre les êtres, une cohérence du monde … Par son discours, Luther King déclenche un phénomène d’unité humaine. En 1967, éclatait la guerre des Six Jours à la suite de laquelle nous avons récupéré Jérusalem, permettant la réunification de celle-ci, car la Jérusalem d’en haut dépend de la Jérusalem d’en bas.
Seule Israël peut réaliser l’unité de l’humanité. La première étape est que nous reprendrons possession de Jérusalem., verset de tsefania
צפניה ג ט: » כִּי אָז אֶהְפֹּךְ אֶל עַמִּים שָׂפָה בְרוּרָה לִקְרֹא כֻלָּם בְּשֵׁם ה’ לְעָבְדוֹ שְׁכֶם אֶחָד
- Les peuples auront un même langage afin de proclamer le nom de l’Éternel et de le servir d’un cœur uni ( dans l’unité)
- Ce qui représente de se retrouver dans la situation d’avant la construction de la tour de Babel, où tous ls peuples étaient unis et parlaient un même langage. Martin Luther King a rêvé à l’unité de l’humanité que nous avons perdu lors de la tour de Babel.
En espérant que le sommeil du Roi des Rois soit lui aussi “perturbé” au point qu’il décide, pour nous aussi de bouleverser les événements en précipitant la chute des rois mécréants et le dévoilement de la splendeur du peuple d’Israël et de son Beth hamikdash, et alors … nous nous réveillerons véritablement à la réalité tant attendue et nous pourrons alors dire en revenant à Sion, “nous étions comme des rêveurs”.
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Notre paracha traite, essentiellement, de deux destins, celui de Yossef et de Yehouda. Le premier est séparé de sa famille car vendu par ses frères, donc contre sa volonté, quant au second il va s’installer volontairement dans une autre contrée que celle de sa famille.
La torah interrompt le récit de ce qui arrive à Yossef, pour nous raconter au chap 38 qu’après ces événements, Yehouda s’éloigne de ses frères . Puis le chap 44 reprend le récit de l’histoire de Yossef.
Quelle est la ligne directrice ? En quoi le destin de Yehouda est-il lié à celui de Yossef ? Que signifie les similitudes entre ces deux récits ?
Yéhouda perd ses deux premiers fils, du fait qu’ils avaient des pratiques sexuelles interdites . En effet, tous les deux ne voulaient pas que de leur rapport avec Tamar naissent un enfant. Yéhouda refuse, donc, que son dernier fils épouse Tamar, de peur qu’il ne meure lui aussi. Et c’est, déguisée en prostituée, que Tamar a des relations avec son beau-père Yehouda. De cette relation naîtront deux fils jumeaux, Peretz, et Zerah, premiers chaînons dans la réalisation de la royauté d’Israël.
Yossef vendu à Putifar dont la femme va tout mettre en œuvre pour attirer Yossef à elle.
Premier point commun entre les destins de Yossef et Yehouda, chacun a à faire à une femme qui prend l’initiative de la relation. Ces deux femmes sont “actives”, sachant respectivement, que de Yéhouda et de Yossef sortira une lignée exceptionnelle, indispensable pour la réalisation du destin d’Israël et de l’humanité. Quant Yéhouda part avec Tamar, il ignore l’identité réelle de la femme avec laquelle il a des relations. Quant à Yossef, il connaît l’identité de la femme avec laquelle il se refuse à avoir une relation.
L’exemple de femmes prenant l’initiative de mettre l’histoire en route concerne -t-il que Tamar et la femme de Putifar ?
Il y eut d’abord les filles de Loth, qui pensant que toute l’humanité avait disparu, décident de s’unir à leur père. De là naîtront deux peuples les moabites et les amonims. Deux peuples qui contribueront à l’édification de la royauté d’Israël, avec Ruth (David hamelekh) et Naama (chlomo hamelekh).
Cela remonte tres loin dans le temps, car meme si le premier enfant au monde qui naitra est celui d’Adam et ‘Hava, Cain neanmoins est entache de l’impurete du serpent qui a atteint ‘Hava, de fait ce serpent en hebreu appele נחש a la meme valeur numerique que le Machia’h 358 (משיח = נחש = 358) risquait de garder une ascendance sur la femme et sur le destin du monde, en empechant la venue de son oppose, car D-ieu crea toute chose et son contraire absolu, donc celui qui doit ramener la vie eternelle est lennemi du serpent qui introduit la mort dans le monde, ces femmes sont les element reparateurs de ‘Hava, a la fois les filles de Loth, Tamar, Zoulika la femme de Putiphar, ou bath sheva la femme de David et mere de Chlomo hamele’h.
De fait elles se doivent de donner naissance à un fils parfait qui est l’antinomie du serpent: le machia’h. puisque tous deux ont une valeur numérique similaire, symbole d’égalité, l’un dans le bien absolu et la vie éternelle, l’autre dans un mal viscéral et la mort.
[Dans son commentaire sur la Meguilat Ruth, le Ben Ich Haï fait un rapprochement entre les filles de Loth, Tamar et Ruth. Avec les filles de Loth, le père ne sait pas ce qu’il fait ni avec qui il le fait. Concernant Tamar, Yehouda sait ce qu’il fait mais pas avec qui il le fait. Et enfin, Boaz qui lui sait ce qu’il fait et avec qui.
Toujours selon le Ben Ich Haï, la réparation de l’acte de Loth se fait avec Ruth, le seul être humain qui voit l’aboutissement de son action, puisqu’elle siège aux côtés de Salomon et est appelée la mère de la royauté. En effet, en s’unissant à Boaz, Ruth sait qu’elle va donner naissance à la royauté d’Israël et effectivement elle est présente aux côtés de Salomon et mieux voit la construction du Beit Richone.]
Notre paracha traite de deux destins, deux doubles naissances, celles de Mashia’h ben Yossef et de Mashia’h ben David chez chacun d’eux (Yehouda et Yossef), sachant que de tous les événements qui ont pu toucher pendant des dizaines d’années les douze fils de Yaakov, car c’est à travers ces deux récits que la Torah nous explique les engendrements de Machia’h.
En réalité, Yehouda va réparer la klipa: la force du mal, qualifiée de “troc de la prostituée”, et Yossef Hatsadik, celle du “prix du chien”, car il faut que ces degrés soient réparer ,pour donner naissance à l’être absolu .Comment ?
Cela veut dire que les ancêtres de Mashia’h Ben Yossef et de Mashia’h Ben david, vont être confronté à l’épreuve du Yesod, du Brit Kodesh: Yehouda en apparence uniquement, succombera, même si avant le don de la Torah, comme le décrit le Rambam, dans les lois concernant le mariage, ce qu’a fait Yehouda etait accepte et autorise, selon certaines conditions, qui d’ailleurs furent remplies, comme l’expliquent nos sages dans la Masse’het Sota. Yossef surmontera l’épreuve, au prix d’efforts surhumains.
La raison ? Ils doivent tous deux réparer des degrés que l’on appelle dans la Torah l’homme et la bete, אדם ובהמה : Adam oubehema, ou en d’autres termes, le troc établi avec la prostituée, pour obtenir ses services, tel Yehouda qui offrit son bâton, sa pelisse et sa bague pour avoir un rapport avec Tamar; et le prix du chien, tel Yossef qui frôle la catastrophe avec la femme de Putiphar, alors qu’il doit en fait se marier avec sa fille adoptive, mais voilà cette même fille est le fruit du viol de Dina par Sh’hem fils de ‘Hamor, l’âne en hébreu, alors que Yossef lui même est comparé par son père au taureau.
Le Zohar Hakadosh dit que l’interdiction de faire labourer un champs par un âne et un taureau découle du fait que leur présence conjointe risque de donner naissance à une sorte de démon hautement impur en ce qui concerne les rapports sexuels: dénommé le chien, celui-ci d’ailleurs ne cessa pas de s’accoupler avec sa femelle dans l’arche de Noa’h alors qu’une interdiction absolue avait été imposé par le créateur, alors que les autres animaux s’y plièrent. De fait Osnath est la fille de “l’âne” et l’épouse du “taureau”, et en lieu et place de donner naissance à des fils qui seraient comparés au chien, elle enfantera deux Tsadikim qui représente tous les niveaux du Machia’h depuis la création du monde jusqu’à la gueoula.
La boucle est bouclée: Le troc avec la prostituée et le prix du chien, qui sont totalement proscrits dans le beth hamikdash, doivent être réparés, car symboles d’un état de débauche qui existe chez l’homme et la bête, car au sein des quatre règnes, que sont l’homme, la bête, le végétal et le minéral, uniquement l’homme et la bête, ont des rapports sexuels.
Signe des temps, les deux hommes qui vont faire entrer le peuple d’Israël sur sa terre, la encore deux, sont Yeochoua Bin Noun descendant de Yossef par son fils Ephraïm, et Calev Ben Yeffoune descendant de la tribu de Yehouda, car c’est leur destin, l’un va se marier lors de la conquête du pays avec Ra’hav … la prostituée, le second se nomme Calev, ce qui signifie en hébreu … le chien.
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Vaye’hi
Vay’hi
Le sujet des bénédictions revient en boucle, sous différente forme, tout au long du livre de Bérechite. Adam, Noah, Avraham sont bénis directement par D.ieu Avraham ne bénit pas ses fils Itsrak et Ishmaël mais demande à D.ieu de le faire. L’importance de la bénédiction du père à ses fils apparait avec Itsrak, et est à l’origine du conflit qui opposa Yaacov à Essav. Lorsque Essav s’aperçut que son frère Yaacov avait, par la ruse, obtenu les bénédictions revenant au fils ainé, il poussa ‘’un grand cri’’.
Dans notre paracha, vous voyons pour la première fois, qu’un grand-père bénit ses petits enfant, avant même de bénir ses propres fils. Et Yaacov ne bénit pas tous ses petits-fils, seuls les fils de Yossef auront ce privilège d’obtenir la bénédiction de leur grand-père. Autre sujet d’interrogation, Yaacov bénit le cadet avant l’aîné. Cette façon d’agir de Yaacov soulève beaucoup de questionnements. En effet, Yossef fut l’objet de la haine de ses frères du fait qu’il était le fils préféré de son père. En ne bénissant Yossef, avant ses frères, ainsi que les fils de Yossef, Yaacov ne prend-t-il le risque de raviver ce conflit, dont la source st une préférence marquée pour l’un de ses fils ? En bénissant, Éphraïm, le cadet, avant Ménaché, l’ainé, Yaacov reproduit exactement ce qui s’est passé avec son propre frère Essav, sauf qu’ici, il n’y a pas l’emploi de ruse.
Yaacov demande à Yossef de lui apporter ses fils afin qu’il les bénisse.
V13 “Puis Yossef les pris tous les deux, Éphraïm de la main droite, à gauche d’Israël ; et Ménaché de la main gauche, à droite d’ Israël”
V14 “Israël étendit sa main droite, l’imposa sur la tête d’ Éphraïm, qui était le plus jeune, et mit sa main gauche sur la tête de Ménaché, il croisa ses mains quoique Ménaché fut l’aîné ».
V15 “il bénit Yossef et dit etc ;”
V16 “Que ces jeunes gens puisent-ils perpétuer mon nom et le nom de mes pères Avraham et Itsrak . Puisent- ils se multiplier au milieu de la contrée”
L’importance de ces bénédictions est soulignée par le fait que quand Yaacov bénit ses petits-enfants, il est appelé Israël.
À propos du verset 14, Rachi explique ‘’ Yaacov plaça ses mains intentionnellement. Comme traduit le Targoum : il y mit de l’intelligence, avec réflexion et intelligence, il plaça intentionnellement ses mains pour cela , en connaissance de cause. Il savait que Ménaché était l’aine et malgré cela il mit sa main gauche sur lui’’
En quoi la bénédiction de Yaacov est-elle plus parfaite que celle donnée par Avraham et Itsrack, au point que Rachi dit que celui qui veut bénir ses fils ne le fera que par cette bénédiction ?
On sait que Yaacov, à la différence d’Avraham et d’Itsrak, ne donna naissance qu’à des tsadikims. C’est pour cela que seul Yaacov est qualifié pour donner une bénédiction qui se dira de génération en génération
Il nous faut comprendre pourquoi bénir spécialement et uniquement les fils de Yossef ? Contrairement à ses frères, Yossef est le seul fils de Yaacov représentant une séphira ,le yéssod laquelle concerne la notion de brith (dans le sens résister à ses instincts – voire l’épisode de Yossef et la femme de Putiphar)
Pour répondre à cette question, il nous faut faire appel aux guématriotes (valeurs numeriques des lettres) En effet ces deux tsadikim, Éphraïm et Ménaché sont le symbole de tout ce qui représente le Mashia’h
Aux trois premiers hommes, qui ont compté dans l’histoire d l’humanité, à savoir Adam, Noah at Avraham correspondent trois autres hommes, Moché Rabenou, Yossef hatsadik, et le roi David
Quel lien existe t-il entre ces six tsadikim ?
Le Zohar nous rapporte qu’Adam percevant la grandeur particulière de l’âme de David, lequel ne devait vivre que trois heures, décide de faire « cadeau de 70 ans de sa vie à David »
La vie de David est, donc, liée à celle d’Adam non seulement du fait qu’Adam ait donné des années de sa vie à David, mais parce que selon le principe que la fin est reliée au début, le dernier homme de l’humanité Machi’ha Ben David , par qui le projet divin sera réalisé est lié à Adam, premier homme de l’humanité par qui le projet divin commence. David est Adam.
Le Ari Hakadosh fait un rapprochement entre les 120 ans de construction de l’arche par Noah et la durée de vie de Moshé Rabénou, celui-ci en déduit que Moshé va réparer la « faute » de Noah par le fait que sa vie durant, il va tout faire pour sauver son peuple. Moshe c’est Noah.
Avraham et Yossef ? Comme nous l’avons rappelé plus haut Yossef est le Yessod, la brith, du fait que l’homme va maîtriser ses pulsions. La première mitsva qu’ Avraham reçoit de D. est de procéder à la brith mila de fait Yossef c’est Avraham.
Question : quels rapports entre ces six tsadikims et Éphraïm et Ménaché ? La bénédiction de Yaacov à ses petits-fils est « que D. te fasse comme Éphraïm et Ménaché ». 351 est la guématria de ‘’ comme Ephraïm כאפרים ‘’. Respectivement , la guématria de Adam אדם = 45, de נח = 58 et אברהם = 248. Le total de ces guématriotes est de 351 ;
La guématria de « comme Ménaché » est 415, la guematria de Mosché, Yossef et David est de 515, il y a une différence de 100.
Yaacov croise ses mains au moment de bénir ses petits-fils et comme nous l’avons souligné, le mot employé est »sikel ». Sur le boitier des tefillin de la tête, le shin est écrit en relief avec trois branches sur le côté droit et sur le côté gauche à quatre branche , c’est avec la main gauche qu’est béni Ménaché , donc la guématria de ce même shin n’est plus 300 comme cela est la norme mais 400 et de fait la valeur: comme Ménaché passe de 415 à 515, puisque la branche en plus équivaut à ajouter cent))
Démonstration à revoir, il faut expliquer pourquoi tu lies Ménaché au shin des tephilim , c’est vraiment confus
Cette bénédiction contient en elle d’autres bénédictions, mais la bénédiction ultime et essentielle est que chaque père bénisse son fils dans l’espoir profond que celui-ci soit le Mashia’h
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Vaye’hi
Nous allons aborder le sujet de la bénédiction par laquelle les pères bénissent leur fils (ברכת הבני) . En effet, toutes les communautés ont la coutume que le père bénisse ses enfants le vendredi soir voire les soirs de fêtes.
(Dans un premier temps, nous ne traiterons que de la bénédiction des fils, pour voir ensuite celle des filles)
Celle-ci a la particularité d’avoir été donnée la première fois par Yaacov aux fils de Yossef. En effet, dans la paracha Vayehi ,V 20, nous lisons » D. te fasse devenir comme Ephraïm et Ménaché ».
Cette bénédiction est double et est donnée par un grand-père à ses petits-fils. Il y a plusieurs questions qui se posent à nous. La première est , pour quelle raison Yaacov décide-t-il de bénir les fils de Yossef uniquement et pas ses autres petits-fils ? La seconde étant pour quelle raison bénir Ephraïm, le cadet, avant Ménaché, l’aîné ? En effet les malheurs de Yossef sont , en grande partie dus, au fait que Yaacov a marqué une préférence pour son fils Yossef au détriment de ses autres tribus, notamment en lui donnant la tunique rayée qui venait de Adam Harishon. Dans la paracha Vayechev, verset 4 , nous lisons » Ses frères, voyant que leur père l’aimait de préférence à eux tous, le prirent en haine » Donc, en bénissant les fils de Yossef, Yaacov accentue sa préférence pour Yossef, puisqu’il ne bénit pas ses autres petits enfants et de plus il répète ce qui ressemble a une erreur puisqu’il bénit le cadet avant l’aine et enfin il donne cette bénédiction bien avant de bénir ses propres fils, ce qui pose en aussi une question .
Lors de la bénédiction, Yossef place ses fils dans l’ordre de naissance, c’est-à-dire qu’il place Menaché à la droite de Yaacov et Ephraïm à sa gauche. Or, nous dit le texte Yaacov a croisé ses mains ( ici le mot croisé n’est pas la traduction exacte, comme nous le verrons plus loin) , Vayehi , V14 » il croisa ses mains quoique Ménaché fut l’aîné »
le texte dit » sikel » qui vient du mot se’hel ( intellect, intelligence שִׂכֵּל = שכל), c’est à dire qu’en posant ses mains sur la tête de ses petits enfants, dans l’ordre inverse, c’est à dire la main droite sur le cadet et la gauche sur l’aîné, Yaacov a reproduit le même schéma de préférence qui à conduit à la vente de son fils Yossef. Pourquoi a-t-il pris le risque d’introduire la jalousie au sein de la fratrie ? Dans le cas des fils de Yossef, cette préférence marquée pour le cadet n’a pas produit de jalousie, ni même de compétition entre les frères, bien au contraire, puisque nous savons que Ménaché , par la suite, encouragera son frère Ephraïm à assumer sa vocation.
Avraham a révolutionné le monde en dévoilant la croyance en un D. unique et par là même s’est retrouvé seul face à toute l’humanité. Nous pouvons nous demander pour quelle raison, les pères ne bénissent -ils pas leur fils selon la bénédiction qu’ Avraham a donné à son fils Its’hak , ou même pourquoi ne pas reprendre la bénédiction qu’its’hak lui même a donné à Yaacov, bénédiction qui nous a valu beaucoup de problèmes . Autrement dit, quelle est la particularité de cette bénédiction donnée par Yaacov ? En quoi est-elle plus parfaite que celle donnée par les autres avoth, à tel point que Rachi dit que celui qui veut bénir ses fils ne le fera que par cette bénédiction ?
On sait qu’Avraham a donné naissance à deux fils. L’un qui est la bonté dans les forces du mal, Ishmaël et le second Its’hak , qui est la prolongation d’Avraham dans la kédoucha, mais dans un autre registre celui de la guevoura. Avraham et Its’hak font partie de la Merkava , au même titre que Yaacov et David, c’est-à-dire que chacune de leur parole et de leur geste sont d’ordre divin, ce qui revient à dire qu’ils sont dictés par D. Quant à Yaacov, non seulement il lie les deux caractéristiques d’ Avraham et d‘Its’hak, c’est à dire la bonté et la sévérité mais de plus il ne donne naissance qu’à des tsadikims, aucun ne sort du giron de la Thora. C’est pour cette raison que seul Yaacov est qualifié pour donner une bénédiction qui se dira de génération en génération.
Ayant répondu à la première question il nous reste à comprendre pourquoi bénir spécialement et uniquement les fils de Yossef ? Contrairement à ses frères, Yossef est le seul fils de Yaacov représentant une séphira, celle du yéssod laquelle concerne la notion de brite ( dans le sens résister à ses instincts – voire l’épisode de Yossef et la femme de Putiphar ) .
paracha vayechev , V2 » voici les engendrements de Yaacov, Yossef … »
Pourquoi Ephraïm avant Ménaché ? Pour répondre à cette question, il nous faut faire appel aux guématriotes (valeurs numériques des lettres) En effet ces deux tsadikim sont le symbole de tout ce qui représente le Machia’h sur le plan humain, c’est à dire un individu unique porteur d’un message unique (celui de la délivrance = gueoula) . De Adam à Noah, dix générations et de Noah à Avraham , dix générations (pirkei avoth) . Chacun d’eux est un début mais aussi une fin. Adam le commencement de l’humanité, laquelle est anéantie par le déluge, donc un début et une fin. Pour Noah , nous observons le même schéma , il est le commencement de cette nouvelle humanité d’après le déluge mais est aussi la fin de la croyance en une multitude de divinité pour ce qui concerne Avraham, il est le dévoilement du D. unique, et à ce titre le début du peuple d’Israël, comme le dit le verset » Avraham était un » :יחזקאל לג כד
Dans son cas c’est ce qu’il est par rapport à la Torah en tant que premier représentant du peuple Juif. En effet , lorsque nous abordons le caractère unique de Adam et de Noah, il s’agit d’être unique en tant qu’élément de l’humanité alors que pour Avraham , il est seul (par rapport) face à l’humanité et donne naissance à un peuple, Israël. (Avraham le Ivri אברהם העברי)
A ces trois premiers hommes correspondent trois autres hommes, que l’on pourrait appeler les derniers . Pourquoi les derniers ? Dans les séphiroths , les trois dernières sont Netsah, (hod est intègre si l’on peut dire avec le netsah et il s’agit d’Aharon le cohen le frère de Moché rabbénou) Yessod et Malhoute .
Moché Rabbénou est Netsah, Yossef hatsadik est le yessod, et David est la mal’hout = royauté.
[ Avraham = ‘hessed. Its’hak = gvoura. Yaakov = tiferet. Moshe = netsah. Aharon = hod. Yossef = Yessod. David = Mal’hout]
Rabbi Levy Its’hak Schneerson, le père du Rabbi, rapporte un texte très connu, celui de Tsidkate’ha, texte que nous lisons à minha de shabbat. Selon un enseignement du sod, la fin est reliée au début et le début à la fin Cette notion d’homme unique est celle de machia’h. Moché est appelé le premier et dernier libérateur d’Israël, car le dernier libérateur : le Mashia’h, possédera une étincelle de Mosché . Quant à David et Yossef ; nous savons qu’il y a mashia’h ben Yossef et machia’h ben David. Ceci dit, nous allons expliquer le lien qui existe entre les trois premiers, à savoir : Adam, Noah et Avraham et les trois derniers, Moshé, Yossef et David.
Le Zohar nous raconte qu’Adam a vu toute l’humanité qui allait venir de lui, et il a perçu la grandeur particulière de l’âme de David, lequel ne devait vivre que trois heures, il décide alors de faire »cadeau de soixante-dix ans à David ». Selon la Tora , Adam vécut neuf cent trente ans, et le verset dit » qu’il a vécu » c’est-à-dire qu’il a réellement vécu , cette même expression est employée au sujet de la durée de la vie d’Avraham, laquelle fut amputé de cinq ans. Donc, les soixante-dix ans que Adam donne à David sont en fait la durée réelle de la vie de David.
On voit donc que la vie de David est étroitement liée à celle de Adam Harishon , cela va encore plus loin, puisque Adam Harishon est le premier homme et le machia’h ben David peut être considéré comme le dernier homme, Adam Aaron, qui fermera l’histoire de toute l’humanité en libérant Israël de l’exile et l’humanité dans son ensemble.
Donc si l’on peut dire David c’est Adam harishon
Dans le Zohar (I, daf 168a) , les deux idées sont citées , mais il y a plus d’occurrences indiquant Adam ( Zohar I, 55a, 91b, 140a, 248b …)
pour continuer le pont entre les 3 premiers hommes et les 3 derniers
Le Ari explique (dans le shaarey hapsoukim sur la parashat Noa’h) que Noa’h va prendre 120 ans pour construire l’arche, les commentateurs à ce sujet sont connus . Certains disent que Noah est tsadik dans le bien , d’autres disent qu’il est tsadik que par rapport à sa génération, puisque le texte dit “tsadik tamim dans sa génération ». Le Ari pencherait pour la seconde explication, à savoir que oui Noah était tsadik mais il aurait pu “faire mieux” en ce sens que durant tout le temps de la construction de l’arche, il avait répondu aux questions qui lui étaient posées mais n’a pas essayé de convaincre sa génération, n’a pas essayé de les sauver. Et donc ne rentrent , dans l’arche, que Noah et sa propre famille . Le Ari hakadosh fait un rapprochement entre les 120 ans qu’il a fallu à Noah pour construire son arche et la durée de vie de Moché Rabbénou, de là le Ari en déduit que Moché va réparer la » faute » de Noah par le fait que durant les 120 ans de sa vie, il va tout faire pour sauver son peuple. Cela va encore plus loin puisque quand D. menace de détruire Israël Moshe répond à D. “efface moi e ton livre” « אם תשא חטאתם, ואם אין מחני נא מספרך אשר כתבת » en fait Moshe rabenou repond à la proposition de D. de créer un autre Israël à partir de lui même : » efface moi de ton livre » cette solidarité au destin d’Israël est, aussi souligné par le fait que Moshé est enterré sur la montagne Névo, dont la guematria est 58 c’est à dire la même valeur numérique que celle du nom de Noah (נח = 58)
Donc nous dis le Ari Hakadosh Moshe c’est Noa’h
.
Troisième parallèle , Avraham et Yossef . Quel rapport entre eux, hormis le fait que Yossef soit l’arrière petit fils d’Avraham. Comme nous l’avons rappelé plus haut, Yossef représente la séphira du Yessod, de la brite, du fait que l’homme va maîtriser ses pulsions. La premiere Mitsva qu’ Avraham reçoit de D. est de procéder à la brith mila (leh leha étant le premier ordre et n’a pas de valeur de mitsva au sens large du terme) à l’ âge de 99 ans, nombre qui se compose de deux 9 sachant que la neuvième sephira est le yessod Avraham procédant à la brith mila à l’âge du double 9 donc du yessod (9) dans le yessod (9) Donc lors de sa brith mila, Avraham se rattache automatiquement à Yossef, nous avons donc nos trois parallèles.
Yossef c’est Avraham
Question : quels rapports entre ces six tsadikims qui sont des êtres d’exception, et Ephraïm et Ménaché .. La bénédiction de Yaacov à ses petits fils est » que D. te fasse comme Ephraïm et Ménaché »
La guematria de »comme Ephraïm » כאפרים est 351, ce qui correspond à la guematria de Adam Noah et Avraham (אדם = 45 נח = 58 אברהם = 248 / 45+58+248 = 351)
La guematria de » comme Ménaché ‘ est 415, la guematria de Mosché, Yossef et David est de 515!
Yaacov croise ses mains au moment de bénir ses petits fils et comme nous l’avons souligné le mot employé est » sikel ». Le targoum onkelos explique que Yaacov va faire entrer de l’intellect dans ses mains (אַחְכֵּימִנּוּן = לשון של חכמה) . Selon le sod, les tefilin sont appelés » mo’hin ‘hadachim » ( renouvellement de l’intellect ) , donc au moment de la mise de tefilin, il y a un nouveau flux d’intellect. Sur le boitier des tefillin de la tête, le shin est écrit en relief avec trois branches sur le côté droit et le shin écrit en relief sur le côté gauche du boitier est, lui à quatre branche , c’est avec la main gauche qu’est béni Menaché , donc avec un chin à quatre branches, donc quand yaacov béni Ménaché, il fait passer le shin à 4 branches vers Ménaché donc la guématria de ce même shin n’est plus 300 comme cela est la norme mais 400 et de fait la valeur numerique de כמנשה comme menashe passe de 415 à 515, puisque la branche en plus équivaut à ajouter cent ( guematria du chin = 300, cad chaque branche équivaut à 100 )
Le schéma qui se profile au travers de nos explications basées sur Hazal, permet de mieux saisir la profondeur de la bénédiction donnée par Yaacov à ses petits fils et le fait que cela ne relève pas du hasard que Yaacov les bénit avant ses propres fils. Le » comme » contenu dans cette bénédiction est, comme nous venons de le voir, une allusion aux tsadikims apparus dans l’histoire qu’ils sont soit le début d’un processus soit la fin de ce même processus .
A la suite de ces quelques mots prononcés par le père pour bénir ses fils s’enchaîne une autre bénédiction encore plus connue c’est la birkat cohanim : la bénédiction des cohanim.
Bénédiction triple
la bénédiction suivante est celle des cohanim ,
יְבָרֶכְךָ ה’ וְיִשְׁמְרֶךָ.
יָאֵר ה’ פָּנָיו אֵלֶיךָ וִיחֻנֶּךָּ.
יִשָּׂא ה’ פָּנָיו אֵלֶיךָ וְיָשֵׂם לְךָ שָׁלוֹם.
-Que l’Eternel te bénisse et te préserve !
-Que l’Eternel t’éclaire de sa face et te sois favorable !
Que l’Eternel tourne sa face vers toi et te donne la paix !
Elle est une bénédiction triple
La première bénédiction est Que l’Eternel te bénisse … ». Par ailleurs, nous savons que »benir » fait allusion à la royauté, le shabat par exemple est appelé royauté et aussi nommé »braha », bénedction, il en va ainsi pour la femme qui est la royauté et la couronne de son epoux et est aussi appelée »braha ». david , qui est la royauté par excellence est donc la braha ;
la seconde bénédiction “et te préserve”, ce qui veut dire qu’au-delà du fait d’être béni, faut-il encore savoir conserver cette bénédiction. Adam a été béni par D. pour travailler et préserver le Gan Eden. Il s’agit donc d’Adam qui a d’une part perdu sa place dans le Gan Eden ,introduit la mort dans le monde mais a aussi d’autre part sauvé David de la mort, donc “pour que tu le gardes” est une allusion à Adam. Nous avons donc le lien entre Adam et David .
Troisième bénédiction, » que l’Eternel éclaire ta face » , allusion à Moshé, qui, nous dit la torah, après être descendu du mont Sinaï, a dû voiler son visage pour cacher la lumière.
Puis la quatrième bénédiction est “et te soit favorable vy’houneka” וִיחֻנֶּךָּ , du mot “grâce”’, allusion à Noah dont il est dit qu’il trouva grâce aux yeux de D. ‘heth, noun sont les lettres de Noah
וִיחֻנֶּךָּ vav youd , het, noun, kaf, Rachi dit sur cette bénédiction, qui apparaît dans la paracha Nasso » Vy’hounéka » est le langage de »hene » la grâce
La cinquième bénédiction est »Que l’Eternel tourne sa face vers toi » référence à Avraham dont il est dit qu’il tomba deux fois sur sa face lorsqu’il apprit qu’il donnera naissance à Its’hak
Enfin la sixième bénédiction est “et te donne la paix” yessod (Yossef) est appelé aussi chalom ; comme on peut le voir au sujet de Pinhas par exemple qui a rétabli le brite avec Hachem et au sujet duquel il est dit “et je lui ais donné une alliance de paix”. Dès que l’on a un sujet qui correspond au Yessod et au brite , il y la paix.
» et il mettront mon nom sur Israël » , c’est à dire sur tout le peuple mais aussi une allusion à Yaacov qui est Israël ;
cette bénédiction contient en elle d’autres bénédictions, mais la bénédiction ultime et essentielle est que chaque père bénisse son fils dans l’espoir profond que celui -ci soit le Mashia’h